|
Labasheeda Changing Lights LP Presto Chango 2015 C'est déjà
le quatrième album pour Labasheeda, sans oublier un 10'' et plusieurs
singles mais c'est la première fois que ce groupe hollandais débarque
sur la platine. Emmené par la chanteuse et guitariste Saskia van
der Giessen, seule membre d'origine du groupe et la guitariste/bassiste
Arne Wolfswinkel présente depuis le deuxième album, Labasheeda
ne fait pas une musique particulièrement tapageuse, dans l'air
du temps ou portée par une personnalité d'exception. Un
parfum de pop pour une musique globalement mélodieuse, punk pour
l'esthétisme do-it-yourself et le rendu brut et sans fard, emprunt
d'une mélancolie continue et appuyée, avec des relents d'indie-rock
des années 90 évoquant Throwing Muses et Victory At Sea,
les compositions de Changing Lights n'ont rien de tape à
l'oeil mais elles ont le don de cheminer lentement mais sûrement
dans votre cortex sensitif. Spiral Song, Tightrope, Heads
et une poignée d'autres sur les douze au total, c'est un charme
insidieux, des riffs qui sonnent juste, un air de PJ Harvey sur Tightrope
et le bonheur simple d'une chanson bien torchée. Le seul problème,
c'est que Labasheeda n'a pas su tenir ce niveau sur l'ensemble de l'album.
La moitié de Changing Lights souffre de morceaux plus quelconque,
de riffs qui ne font pas mouche, d'une torpeur et d'une mélancolie
trop présente cassant la dynamique de l'album. La chanteuse de
Labasheeda a également la particularité de jouer du violon.
Une arme à double tranchant. Marque d'originalité rajoutant
une touche de mélodie ou un air folklorique desservant la compo,
c'est pas gagnant à tous les coups. Labasheeda se fend également
d'une reprise, Circles de The Who, histoire de brouiller un peu
plus les pistes d'influences assez larges pour un album moins simple qu'en
apparence, avec ses bons moments mais trop inégal pour emporter
une adhésion loin d'être totale. |