irk
wren





Irk/Wren
Split CD
Self-released 2015


Irk est Anglais, Irk vient de Leeds, Irk est un nouveau groupe et comme nombre de ses compatriotes œuvrant dans la sphère noise-rock, ils sont déjà magnifiquement au point, prêts à en découdre avec la terre entière. Pour l'instant, ils se débattent avec un autre groupe anglais, Wren, en provenance de Londres.
Mais il faut bien avouer que la motivation première de l'achat de ce split CD do-it-yourself était la présence de Irk au générique. Déjà remarqué par Bread And Honey, un précédent EP fortement recommandable et disponible désormais également en CD, les quatre nouveaux morceaux de Irk sont la confirmation des belles promesses. Un batteur, un bassiste et un chanteur et le trio insuffle une énergie carnassière identique - avec des moyens bien différents - que celle de leurs camarades siégeant dans la même ville, les vilains Blacklisters. Ou alors légèrement plus au sud, Manchester et les Kong, disparus de la circulation pour carrément au final mettre le cap au sud en évoquant Biscuit Mouth avec qui Irk partage quelques similitudes rocambolesques. Le couple basse/batterie donne forcément une coloration plus rythmique, le chanteur, de sa voix saturée, ne donne pas sa part au chien mais l'ensemble n'est pas dénoué d'un (méchant) groove, le truc donnant autant envie de bouger son corps d'éphèbe que donner des baffes. You Sound Like My Ex-Wife (ça doit être de l'humour anglais) affiche ainsi cinq minutes à un compteur en bois massif avec des finitions tout en douceur. La basse distordue fait des ravages alors que les deux petites minutes suivantes de A Dead Elephant font battre le cœur un peu plus vite. Sales punks. Life Pervert est un interlude avec son sample qui te fait dire que la vie est vraiment pas facile et Cibo Per Gattini reprend les chemins caillouteux d'un noise-rock convulsif dont le plus beau reste à venir.

Pour Wren, le combat est très différent. Et ne fait finalement pas aussi peur après une première écoute ne laissant présager rien de bon. A part un bout de solo de guitare particulièrement effrayant sur Before The Great Silence qui lui ne passera jamais. Leur credo, c'est le post-hardcore métalisant à la Neurosis et son petit frère Isis, tendant vers Kowloon Walled City. Arise est un instrumental qui met les pieds dans le plat en donnant de suite le ton d'une musique lourdement armée et puissamment tragique. Le plat principal est ce Before The Great Silence qui donc, hormis le solo de la mort et son passage épique, fait preuve tout au long de ces six minutes d'un beau savoir-faire dans le cassage de nuque et la démonstration d'une virilité exacerbée teintée d'une couche de crasse ma foi plaisante. Le dernier titre An Approach prolonge cette impression pas désagréable d'avoir devant soi un groupe qui prend les choses par le bon bout et qui pourrait faire mal dans le domaine de la musique sludge délicieusement lourdingue.

SKX (09/10/2015)