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Grand
Détour Tripalium CD Désertion/Dreamingorilla/Drown Within/Rude 2015 Allons droit au but pour dire que Grand Détour fait du math-rock instrumental. Un de plus, un. Comme les quatre membres basés à Toulon le disent eux-mêmes sur l'insert, ils savent qu'ils ne changeront pas grand chose et que leur musique, même si elle leur semble importante, n'aura qu'un très faible impact oubliée en quelques secondes dans ce grand monde de fous. Ils aiment se faire mal mais on ne peut pas non plus leur donner tort. Mais qu'ils se rassurent, c'est vrai pour la quasi totalité des groupes de cette foutue planète. Donc oui, Grand Détour fait du math-rock instrumental comme une tripotée d'autres groupes. Du math-rock qui ne fait pas dans la complexité obtuse et la démonstration technique de force. Chez Grand Détour, on se rappelle du passé emo-core de certains de ses membres. Leur math-rock possède ainsi une touche de sensibilité et de mélancolie sous-jacente, humanisant ainsi leurs compositions. Ça n'empêche pas Grand Détour de tricoter dans tous les sens avec les deux bavardes guitares, d'avoir un batteur à la frappe sèche et nerveuse, de changer de direction en pleine ascension vers les sommets de l'extase, tout ça avec précision chirurgicale, une grande agilité et une exécution parfaite comme on dit dans ces cas là, c'est à dire ceux en fait où ça ne vous touche pas franchement, la perfection du travail bien fait à défaut de l'embrasement des sens, du truc qui vous remue les tripes, imperfections comprises. Chez Tripalium, tout est à sa place, impeccablement agencé. Et Grand Détour a beau essayer de mettre de la mélodie et de l'émotion dans son canevas, celles-ci se révèlent trop propres, voir affectées et semblables d'un morceau à l'autre pour réussir à inverser la tendance d'un disque dans lequel je n'ai jamais réussi à accrocher. Pour ceux qui viennent de découvrir le math-rock (la tendance pas méchante) ou ceux qui n'en ont jamais assez. Oui, ce monde est dingue. SKX (02/12/2015) |