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Ghetto Ghouls
Collisions – LP
Monofonus Press 2015

Deuxième album pour les Américains de Ghetto Ghouls qui fonce tête baissée dans le couloir du garage-punk. Un chemin de plus en plus emprunté par les temps qui courent. Et comme ça s'annonce secoué et caillouteux, dans le sillage des Australiens de Cuntz ou les Anglais de Arndales (vive l'internationale), on emboîte leur pas sans coup férir pour se taper Collisions. Parce que ce n'est pas le tout venant. Plus précisément, Ghetto Ghouls navigue entre garage-rock sec et tendu et post-punk un peu crade, pas loin d'agir comme d'autres gars d'Austin comme eux, Spray Paint. Le beat est moins mécanique, le chant pas aussi distant, Ghetto Ghouls apportant de la chaleur et de la folie de son Texas natal avec un chanteur qui s'arrache bien les cordes vocales en y mettant toute l'urgence nécessaire. Urgence retrouvée dans l'enregistrement de douze morceaux qui n'ont eu besoin que de quatre heures pour être mis en boite. Vous saisissez l'esprit. C'est du brusque et direct. Néanmoins, par rapport à un premier album publié en 2013 (et aussi très recommandable), Ghetto Ghouls a apporté une belle touche de clarté, privilégiant la haute énergie et la précision avec des lignes de basse vadrouillant allègrement sur la crête d'un groove inaltérable et des riffs apportant une structure générale mélodique. Des riffs sans jamais beaucoup de notes à chaque fois mais furieusement pertinents et piquants, du genre à donner ses lettres de noblesse à des compositions comme SKOL ou Hezbollah, seul titre à dépasser les trois minutes ou faire danser les foules qui aiment boire jusqu'au petit matin (Planky ou 35 Eyes). Collisions possède donc la durée idéale pour fuser sur les routes de la félicité, un disque frondeur, aussi entrainant que robuste et se gobant d'une traite, les poings serrés.

SKX (27/11/2015)