futursmorts
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Et maintenant, continuons de parler un peu pipole et chaubizz toulousain. Puisque que tu sais désormais tout sur Ultradémon et leur premier LP hautement recommandable, je vais pouvoir enfoncer le clou avec FUTUR.s MORT.s. Dans FUTUR.s MORT.s on retrouve deux membres d’Ultradémon à savoir Estelle et Miquel, soit, arrêtez-moi tout de suite si je me trompe, les deux musiciens qui dans le trio susnommé s’occupent de la guitare, de la basse et du chant. A noter que ces deux là jouent également dans un autre side-project que je n’ai jamais écouté (je ne sais même pas s’il y a encore un enregistrement de disponible quelque part) mais dont j’adore le nom : SeaSick6. Pour en revenir à FUTUR.s MORT.s, les compositions avec rythmiques sont minoritaires sur l’album du duo et je ne cacherai pas que sa musique est de prime abord moins bandante que celle d’Ultradémon, que le plaisir que l’on retire de son disque est moins immédiat et moins fulgurant. Mais quand même… si j’en t’en parle ce n’est pas non plus pour faire mon intéressant ni alimenter pour la gloriole médiatique les poubelles internet de cette vaste fumisterie que l’on appelle « chronique de disque ». Non, je trouve effectivement mon compte dans ce LP et plus je l’écoute, et bien, plus je l’aime.

Avant d’être un LP, ce disque était une cassette, publié en 2013. Ces enregistrements sont donc plutôt anciens, quelques part entre 2012 et 2013. Ils ont été un peu retravaillés (dépoussiérés ?) pour l’occasion. La boite-à-rythmes remplace la batterie (mais il y a quand même un peu de percussions) et guitare et basse se taillent donc la part du lion, entre arpèges apaisantes sur fond de discours samplé pseudo-métaphysique un rien pompeux (La Mort) et grincements électriques de cordes (Tromal). Entre ce point de départ et ce point d’arrivée le duo oscille entre un peu de surf polaire et minimal (Cure et Le Mat), un instrumental planant (Avenir Froid), des cavalcades qui n’auraient pas dépareillé sur le LP d’Ultradémon (Sick Life), des flèches post punk (Gastank et surtout Instead avec sa ligne de basse inévitable et ce chant qui me donne des frissons, un vrai tube) et une relecture dramatico-cauchemardesque du Lac Des Cygnes de ce cher Igor (et avec de la batterie). On navigue de titre en titre, allant de découverte en découverte, retrouvant ainsi le principe de base qui fait pour beaucoup le charme aliénant de l’album d’Ultradémon et qui donc fonctionne également très bien pour celui de FUTUR.s MORT.s. Mais attention, je ne dis pas non plus que les deux groupes sont strictement similaires. Bien au contraire : FUTUR.s MORT.s est beaucoup plus sombre, plus froid, plus intimiste, plus atmosphérique, moins rythmique (forcément…), tout aussi bancal mais plutôt du coté du cœur.

Je ne peux malgré tout pas m’empêcher de penser que FUTUR.s MORT.s est un peu l’antichambre, chronologiquement parlant, d’Ultradémon bien que le LP du duo ne soit pas un brouillon pour autant. Il y a suffisamment de différences entre les deux groupes et les deux disques pour que les uns et les autres soient effectivement dissociables mais on retrouve également beaucoup de points communs (la basse très présente et ce son de guitare, mazette !). Le côté mi-macabre mi-mélancolique de FUTUR.s MORT.s – rien que le nom du groupe et la pochette – n’a rien à envier au côté speed goth punk d’Ultradémon et c’est ainsi… c’est ainsi que je ne cesse, après avoir écouté l’un, de toujours vouloir écouter l’autre (et vice-versa), insistant malgré moi et s’en m’en rendre compte sur la complémentarité des deux projets, comme les deux modes d’expression d’une même intention, d’une même vision. Il me parait malgré tout certain et acquis que j’aurais de toute façon aimé le disque de FUTUR.s MORT.s sans avoir jamais entendu une seule note de celui d’Ultradémon. Une autre façon de dire que cet album est lui aussi hautement recommandable.

[annexe technique : alors que le LP d’Ultradémon comportait pas moins de deux inserts, celui de FUTUR.s MORT.s n’en comporte aucun ; à la place le groupe a glissé à l’intérieur de la pochette un bout de vieille radiographie découpée – moi j’ai eu droit à celle d’un crâne et ça c’est vraiment chouette]

Hazam (04/02/2015)