foothair
box

Drôle de photo de famille. Mieux vaut les avoir en photo qu'à table ces oiseaux là. Entre un poilu à peau de bête tricoté main, un basketteur à casquette rose, une magnifique chemise à palmiers et un masque de chien en cuir pour vos apéritifs dînatoires, bien malin qui peut deviner quel genre inavouable de musique pratiquent les Anglais de Foot Hair. La seule indication sera les Brainbombs. Pour le reste, démerdez-vous.
Foot Hair met les pieds dans la soupe noise primaire et revêche, à grands coups de riffs fourbes et répétitifs, d'une guitare moulinant un accord brutal et néanmoins obsédant et d'une autre tournant autour comme une mouche autour de la merde, sifflant et criant sa douleur. C'est chaotique juste ce qu'il faut pour que la saleté accroche bien au fond, épais avec des grumeaux pour que ça tienne bien au fond du bide et le chant, qu'on pourrait prendre sur certaines intonations pour une femelle hypocondriaque, sort de l'organe du chauve barbu de la photo en présentant suffisamment de déviance pour ne pas lui présenter sa petite sœur. King Of Scum, Send In The Dogs, Take That, les titres sont à l'avenant avec en plein milieu de la mare gluante et bourdonnante, un morceau qui donne presque envie de danser, le fantastique Send Us Your Blood. Sous leurs gros airs d'ours mal léché, Pieds Velus est un peu plus capable que la moyenne et décoche des lignes de guitares bonnes à se pendre au firmament de la dégénérescence. Foot Hair sort un premier album rempli de sept titres tranchants, bien plus que laissaient supposer les premières approches libidineuses, nerveux, salement entrainants sous la mélasse et jouissif à mort. Foot Hair vient manger à la maison quand il veut.

SKX (11/05/2015)