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Fight Amputation a repris son patronyme d'origine qui s'était fait raccourcir de quelques lettres pour le très convaincant précédent et troisième album Birth Control. Ce qui ne signifie nullement un retour en arrière. Le heavy-noise-rock du trio de Philadelphie ose aller encore plus loin dans la mélodie et dans la simplicité de structures pour un rendement maximal et redoutable. Démembrage assuré des cervicales. Ce à quoi je n'ai que très peu gouté au début. L'effet n'a bizarrement pas été immédiat alors que ces (seulement) six compositions représentent ce que Fight Amp a fait de plus évident et accrocheur. Quelque chose de trop autoroutier, direct, avec des intonations sentant des pieds comme sur Leveling In A Dream. Drôle d'idée. C'était juste le son de la victoire, le son d'un groupe qui a libéré ses chakras pour taper équitablement d'une force inébranlable en enrichissant son savoir-faire. Fight Amputation, en plus de l'accointance avec Unsane ou Pigs, c'est le son de leurs compagnons d'écurie Ladder Devils qui n'ont jamais eu peur d'être mélodieux et la lourdeur fumante et crépitante de Kowloon Walled City lancé sur les rails de la vitesse avec même un bout de Neurosis en plein milieu de Happy Joyful Life dont le final tout en accélération est sauvage. Un titre comme Survival Is Strange soigne tous les maux de tête et donne envie de gueuler Guilty avec le chanteur-guitariste Mike McGinnis alors que You Don't Wanna Live Forever sent la baston à plein nez. En trois ans de silence discographique, Fight Amputation a acquis une réelle compétence pour accoucher de riffs juteux et torcher des morceaux qui vont droit au but sans perdre de leur substance, grâce notamment à une basse distordue en avant propre à écorner toutes les résistances. Un album très court envoyant tout son jus en vingt minutes mais l'efficacité est à ce prix.

SKX (28/09/2015)