fashionweek
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Fashion Week
Prêt-à-Porter – LP
Solar Flare 2015

Je ne sais pas si c'est un concept mais dans ce cas là, il m'échappe complètement. Appeler son groupe Fashion Week, son premier album Prêt-à-Porter, décorer la pochette d'un horrible sac de luxe pour vomir dedans, c'est certes d'une logique implacable et jusqu'au-boutiste mais c'est surtout d'un goût totalement naze. Ou alors c'est pour rire, pour marquer le contraste entre une musique de métallurgistes houblonnés et des défilés de mode qui ne joueront oh grand jamais leur musique comme bande-son. Ou l'inspiration était vraiment en berne le jour où il a fallu se baptiser. C'est pour cette dernière proposition que j'opterais. L'inspiration. Le manque d'inspiration. Parce que ça l'air d'être une constante chez ce groupe.
Fashion Week est un trio originaire de New-York. Si un autre illustre groupe de la ville peut servir de point de départ pour épingler Fashion Week, on évitera tout de même soigneusement d'associer trop longtemps Unsane, ça deviendrait insultant pour la bande de Chris Spencer. Certes, il ya de la basse qui récure, du gros grain qui s'abat et de la voix à décorner les bœufs. Mais il y a aussi beaucoup de portes ouvertes défoncées, de compositions se fourvoyant sur le tapis de la médiocrité et du fadasse (l'atroce piano sur la gluante ballade Klosstrophobia) et surtout un chant clair mélodique alternant avec le chant beuglé. Je sais que c'est une mode d'alterner ces deux types de chant dans certains milieux hardcore-noise-metal à forte concentration de testostérone mais l'effet est toujours aussi désastreux en plus d'être putassier. Et là, Fashion Week décroche le pompon avec des refrains à couper le souffle (le sidérant Haute Topic par exemple). Du coup, c'est à Helmet que le trio me fait penser. Et pas le meilleur d'Helmet, chose qui a existé uniquement au siècle dernier avant qu'Hamilton ne lobotomise les foules avec ses albums de guitar hero parodique. On peut toujours réussir à sauver quelques passages, des bouts de morceaux plus mordants et saignants sachant viser juste mais dans l'ensemble, Prêt-à-Porter tape dans le bas de gamme.

La seule inspiration judicieuse de ce groupe (et encore, c'est peut-être pas leur idée mais celle du label), c'est d'avoir écrit une fausse bio, de faire croire qu'il existe depuis 1987, qu'il a vendu des millions d'albums, qu'il a écrit un single Smells Like Old Spice tiré de l'album Fuhgeddaboudit sur David Muffin records, d'avoir sorti un troisième album du nom de In Uterus en 1993, que leur chanteur d'origine Josh Lozano, porte-parole de toute une génération, est mort en 1994 et surtout, surtout, que plusieurs chroniqueurs dont celui-ci ont tout gobé. Plus c'est gros, plus ça passe.

SKX (18/05/2015)