fallingstacks
battleworldwide

Je ne saisis pas bien le rapport entre le titre de l'album (No Wives) et la pochette représentant une chèvre. Ou alors si, j'ai trop peur de comprendre. Ça doit être de l'humour anglais. Falling Stacks est un trio originaire de Bristol et si leur premier album ne fait pas tourner bourrique, il reste relativement insaisissable.
C'est du domaine du noise-rock mais (répondit la chèvre), un truc pas catholique, pas franc du collier, des moments de flottements dans les structures et les sonorités, du tordu se glissant dans les méandres de morceaux déjà un poil complexes à la base, pas aussi frontal et angulaire que No Wives avait l'air. Ça n'empêche pas No Wives d'avoir des fulgurances, des saillies bien pointues, des échardes de bruit qui pétillent dans la nuit pour mieux l'éclairer de ses retombées mélodiques.
Falling Stacks a de faux airs de Ten Grand (la voix notamment), du rock-noise écorché qui part parfois en vrille, pas toujours certains de leur destination et qui fait que chaque seconde de cet album n'est pas absolument passionnante. Cependant, l'impression générale reste largement favorable. Les compositions sont homogènes mais les idées fourmillent, la guitare est inventive, le dialogue rythmique ne raconte pas toujours la même chose, misant la carte de l'agilité plutôt que celle de la force avec une basse assez joueuse. Les dix titres sont alertes, habiles à titiller le chaos sans tomber dedans, à l'instar des cinq minutes contrastées et plus mélancoliques de A Fly Would Slide. Falling Stacks aime travailler son noise-rock par les cotés, sans chercher à faire le plus de bruit possible, alternant éclat et apaisement, explosions courtes et bifurcations dans un fin mélange dont on ne voit pas les ficelles. No Wives offre de belles perspectives d'avenir. C'est la chèvre qui va être contente.

SKX (16/07/2015)