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DEAD Captains Of Industry LP We Empty Rooms 2014 Solo de batterie pour commencer sur Fools Will Get You Everywhere. Le duo australien DEAD annonce une nouvelle fois la couleur. En plus de s'en prendre encore aux imbéciles après un premier album qui s'appelait Idiots, ce titre prévient de l'incontestable et inébranlable supériorité de la toute puissance rythmique sur ta vie de cafard, que DEAD va encore t'écraser, te piétiner, te réduire en une bouillie infâme avec une paire batterie-basse fantastiquement dense, sauvage et indéboulonnable. Captains of Industry reste donc la ligne de mire d'Idiots. Capitaines qui ont pour nom Melvins, Godheadsilo, Karp, trio de mécréants dont DEAD a su heureusement en tirer la quintessence pour voler de ses propres ailes chargées en plomb. DEAD beugle You can trust us sur Robert Plant: Shhh et ça, pour leur faire confiance, la double ration de pilonnage tu auras, les vibrations telluriques tu ressentiras, le continent austral jamais aussi proche tu craindras. A tel point que Captains Of Industry est un album encore plus direct et bestial que son prédécesseur. DEAD perd un peu de variétés dans les approches mais gagne en force et en droiture. Pas d'invités, pas de quartiers, un plus un égale DEAD, une basse et une batterie au service du nettoyage industriel et de la flore intestinale. Et le chant, ou plus précisément les chants puisque le batteur y va aussi de ses churs de guerrier, véritable éruption fétide et gutturale pour soumettre les plus récalcitrants aux bienfaits de leurs joutes rythmiques alliant souplesse et rapidité surprenantes et lourdeur massacrante. On retrouve Check The Exits, morceau figurant déjà sur le split single avec Vaz. Déontologiquement parlant, c'est une énorme faute mais ce morceau est tellement terrible qu'on leur passe cette bévue. Et puis DEAD en a d'autres des morceaux de bravoure. Aussi à l'aise dans les longueurs pas monotones comme le morceau d'ouverture Fools Will Get You Everywhere ou de fermeture qui fait également dans les sept minutes (Beyond The Digging Stick), les attaques de bombardier en règle et en piqué (Robert Plant: Shhh ou Nakaken) ou le marécageux Gold Rush Burials. Les seuls moments que vous pouvez zapper, ce sont les trois titres-interludes qui viennent casser la belle dynamique d'ensemble. Des morceaux pas si courts (pas assez en tout cas), jamais très éloignés du silence et n'apportant strictement rien. Si DEAD voulait installer des ambiances un peu glauques et ajouter au malsain de l'architecture générale, c'est totalement raté. DEAD n'est pas le genre à faire dans la dentelle. Ça martèle dru et ça fonce dans le tas mais toujours avec des accroches et un sens du spectacle qui font de Captains Of Industry un album qui te rentre dans le lard avec une simplicité animale. SKX (24/02/2015) |