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Combineharvester
Brikks - CD
A Tree In A Field 2014

Combineharvester, c'est Marlon McNeill, soit également le boss de A Tree In A Field, label basé à Basel (où Bâle en français mais ça sonnait moins rigolo). Un projet solo sur lequel il ne joue pas tout seul, tête pensante ayant besoin de bras et de jambes pour la batterie et la basse, voyant ainsi défiler sur ses précédents enregistrements qui ont commencé en 1998 une impressionnante liste de batteurs comme Kevin Shea ou Daniel Buess. Sur ce nouvel album, Miro Widmer (batterie) et Samuel Tschudin (basse) figurent au générique.
Brikks, un disque qui n'en casse pas, c'est ce que je me suis dit quand les premières notes de A Chasm ont commencé à résonner. Bruitages nébuleux, drone flottant dans l'air, accord gentillet de guitare et chant évanescent ne laissant présager rien de bon. Sauf que, par un curieux mécanisme des fluides, le rythme s'accélère vivement, la magie opère pour devenir peu à peu attrayante et définitivement prenante sur le deuxième titre The Traveller. Brikks fait alors voler en éclats la fausse impression cotonneuse avec des rythmes trépidants et appuyés et le psychédélisme noise de Combineharvester se met en place pour ne plus vous lâcher pendant huit longues minutes qui en paraissent trois.
Hélas, Brikks ne maintient pas continuellement ce degré de tension. Brikks navigue entre ambiances plus léthargiques et longs coups de butoirs où l'adrénaline ne cesse de monter et bouillonner, vocalises harmonieuses, languissantes et chant plus tendu sous forme d'incantations éthérées, shaman perché au-dessus d'un nid de bruits et de vagues houleuses. Les compositions s'étirent, invoquent les esprits de Bailter Space et Long Fin Killie sur un fond de krautrock hypnotisant ou alors s'étiolent, se perdent dans des échos shoegaze tout en gardant cette aura envoûtante et une certaine dureté sous les volutes de nuages finement bruitistes. Ça n'empêche pas Brikks de piquer un peu du nez au milieu de l'album avec Shiny et surtout Two Eyes avant que Brothers and Sisters ne remette la force motrice rythmique au centre du débat avec des guitares qui flinguent dans une longue tirade régénératrice s'achevant brutalement pour terminer sur un Horrible Things qui porte très mal son nom et nous fait entrevoir la lumière sur fond de percussions shamaniques et de répétitions galopantes.
Avec Alex Buess (16-17) à la mastérisation pour être sûr que l'enregistrement gagne encore en volume et en grésillements, Brikks se révèle finalement une pièce baignant entre onirisme un brin monotone et, plus régulièrement, longues échappées rutilantes et cavalcades ardentes vous emmenant loin sur les chemins du non-retour.

SKX (1/01/2014)