|
The
Blind Shake Fly Right LP Slovenly 2015 The Blind
Shake brûle la chandelle par les deux bouts. Cadence infernale et
sixième album moins d'un an après le fabuleux Breakfast
Of Failures. Et il semble que ce Fly Right ait été
particulièrement réalisé dans l'urgence. Le son est
plus garage que ces récents prédécesseurs, plus crade,
plus dans les aigus, plus dans la vie qui crépite de mille emmerdes
et remplie d'imperfections. On pressent également que le trio de
Minneapolis s'est fait plaisir, je veux dire, encore plus que d'habitude,
insufflant un vent de mélodies encore plus présentes, surfant
sur le disque
avec John Reis pour présenter en fin de chaque face deux morceaux
sans batterie (Diamond Days et Salt) mais avec de la guitare
acoustique, vitriolant la surf music, ajoutant une pincée de rock
sixties acerbe et concurrençant Movie Star Junkies sur son propre
terrain sur l'instrumental A Clock, A Window, A Pyramid. De toute
façon, l'urgence est une seconde peau chez les frangins Blaha et
le cousin Roper. Ces maîtres du riff rock le prouvent encore et
toujours sans jamais baisser d'une once d'intensité et de génie.
Poignée de titres incandescents, que ce soit le titre d'ouverture
Tar Paper qui donne envie de bouffer des nains androcéphales,
Apes Live A Life qui donne envie de les recracher sur des anarchistes
de droite et surtout la triplette infernale de la face B : More Land,
Yellow et Fly Right. C'est napalm pour tous les cloportes,
le rock'n'roll expliqué en deux minutes chrono, la classe internationale,
baiser comme des lapins, le chaos à ta porte, la furieuse tentation
de tout envoyer voler sur l'air des déserteurs et par la même
occasion, la preuve une nouvelle fois que The Blind Shake est la meilleure
chose qui pouvait arriver à ce putain de rock'n'roll qui n'est
foutrement pas mort. |