bummer
highdive
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Bummer
Spank 10''
High Dive 2015
Comme beaucoup
de groupes, Bummer s'est d'abord fait les dents en sortant des Eps sur
bandcamp. Avant, les groupes qui débutaient dans la vie réalisaient
des cassettes démos qu'une poignée de personnes écoutaient.
Maintenant, c'est tout numérique, ça ne sonne plus comme
des démos et ça arrose le monde entier en quelques clics.
Non sans se perdre dans la masse. Mais c'est un autre débat.
Du fin fond de Olathe, bled archi-connu dans le Kansas, le trio Bummer
sort pour de vrai un disque, un splendide 10'' après donc les deux
maxis virtuels Young Ben Franklin et Milk en 2013. Son nom
est Spank parce que Bummer aime quand ça claque sur les
fesses. Et nous, on adore se faire fouetter. Bummer tombe donc merveilleusement
bien. Le trio a sorti le fouet et les menottes et inflige une punition
de six titres plein de muscles ruisselants d'huile de vidange. Ça
glisse tout seul, c'est dur, coriace et drôlement gaillard. Avec
une pointe d'humour potache dans le titre Double Stairway To Heaven
parce qu'on doit pas tous les jours se marrer à Olathe. L'autre
blague du groupe, c'est le batteur. Bummer a usé trois batteurs
en trois disques et celui derrière les fûts pour Spank
vient déjà de se faire remplacer par un quatrième.
Siège éjectable n'empêchant pas Bummer de garder sa
ligne directrice. Tout ce qui fait le bonheur du noise-rock racé
et velu entre Ken
Mode et Whores,
Bummer recrache avec un sens de la pertinence et de compos simples et
sacrément bien envoyées. Estocada ou Infinite
Witches déjà présents sur Milk, c'est
du riff qui vaut lourd et cher, idem pour Dude Baby, férocement
rock'n'roll dans l'esprit alors que Bad News fait preuve
de mesure, de panache avec ses arpèges étincelants au début,
une section rythmique véloce et brûlante et pourrait côtoyer
le meilleur de Young Widows quand ces derniers savaient encore écrire
de bons morceaux. Pas une seule fausse note, pas un seul moment de faiblesse
sur Spank, fessée continuelle et salement appuyée.
Bummer est tout neuf dans la vie mais on est déjà fans.
Vivement la suite.
SKX (13/10/2015)
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