bindtorturekill
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Bind
Torture Kill
Condamné CD
self-released 2015
Ligoter.
Torturer. Tuer. Condamné. Tu le sens le printemps qui arrive, les
beaux jours, le gazouillis des oiseaux, le soleil qui darde ta peau blanchie
par un hiver trop long, les jours qui rallongent et t'incitent à
musarder sous les blancs oripeaux de l'innocence retrouvée ? Parce
que Bind Torture Kill va vite fait te ramener à la raison. Ou la
déraison. Tirer son nom d'un serial killer (Dennis Rader) dont
la devise était justement Bind Torture Kill n'est pas franchement
sérieux. J'aurais donc du mal à faire croire que ce trio
entre Lyon et l'Isère uvre dans la pop la plus mélancolique
et douce qu'il soit permis d'espérer.
Six titres dont les noms seraient refuser par Le Nouveau Détective
(au choix : Labyrinthe de Mort, Bain de Sang, Bestial,
La Faucheuse). Ça fait des montagnes de souffrance et une
ouverture royale vers une musique sanguinaire pouvant basiquement être
rapprochée d'un courant louvoyant grossièrement entre metal
et hardcore. Avec option dragster de feu et pilotage automatique vers
des contrées obscures où le chanteur aurait bouffer du mammouth
avec les poils. Le batteur est un fou furieux. Le contraire d'un diesel
qui n'a aucunement besoin de s'échauffer pour en mettre plein la
gueule dès les premières secondes et ne jamais ralentir
au fil de seulement six titres mais qui avoisinent tout de même
autour de la demi-heure de saccage infernal. C'est l'étoile brillante
dans la nuit profonde, le motif pour se plonger tête baissée
dans ce disque qui, part des temps ordinaires et par marée basse,
devrait faire fuir tout être normalement constitué. Mais
bordel, que c'est bon. Se comporter comme un bigorneau accroché
sur son rocher par un avis de très forte tempête, faire la
boule, ne plus réfléchir et prendre de plein fouet un raz-de-frénésie
réfutant toute logique. Pour faire bonnes mesures, BTK place deux
samples de vieux nanars, dont un sponsorisé par le ministère
de l'agriculture. Pour le reste, c'est marche ou crève et ne fait
surtout pas le difficile. C'est dégrossi à la clef de seize
et au burin de Satan et quand La Faucheuse, dernier morceau affichant
plus de neuf minutes au compteur débarque, tu ne sais déjà
plus ton nom et tu appelles ta mère au secours. Power violence
metal à son maximum.
SKX (12/03/2015)
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