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Beatch Girls/Death LP Rose Bruyère 2012 Un nom de groupe avec un fin jeu de mot, un titre d'album qui parle de filles et de mort, des moules sur une pochette. Il n'en faut pas plus pour faire galoper l'imagination que j'ai débordante. Girls/Death est donc un disque d'amour. Avec plein de maladies dedans et autour. Pour raconter des histoires sales et poignantes, un homme, un seul, Guillaume Léchevin. Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose mais dans une autre vie, il se produisait déjà en solo sous le patronyme de Billy B. Beat et encore avant, au siècle dernier, dans un groupe aux alentours de Dunkerque/Lille, un groupe noise-rock qui s'appelait Milgram bien qu'il n'ait joué que sur les deux premiers des quatre albums dont Vierhundertfünzig Volt en 1998 sur Pandemonium records, un label que Milgram adorait. Depuis délocalisé dans une ville civilisée (Rennes), c'est sous le patronyme de Beatch qu'il a sorti son premier album. Pierre Marolleau, l'ex-batteur de For Damage qui prête ses baguettes et son corps à de multiples autres projets ainsi que Fred Norguet pour l'enregistrement (et une ligne de basse sur On Strike car Norguet trouvait qu'il la jouait vraiment trop mal) lui ont prêté main-forte sur quelques morceaux mais c'est un plaisir solitaire avant tout. Un plaisir à plusieurs visages vu que les courants musicaux traversant cette petite entreprise sont multiples. Indie, pop, electro, chanson française de traviole mais pas si bricolé qu'on pourrait le croire avec moult détails et arrangements. Girls/Death foisonne de bouts d'idées dans une ambiance générale où la dérision est forte et l'accent français à couper au couteau (please excuse my english que même c'est marqué sur l'insert). Des idées qui prises indépendamment pourraient s'avérer casse-gueule, comme ce solo de flûte sur Holidays juste après avoir dit Between your legs, mais prises dans leur ensemble, ça élaborent un canevas de compositions tour à tour frivoles, bancales, mutantes, piquantes ou à la ramasse. Des samples triturés, des chants pour faire fondre le cur des midinettes, des synthés éclairant la douleur, des petits gris-gris qui sonnent juste, de belles inspirations d'une guitare très présente, plusieurs morceaux à la limite de l'acceptable mais c'est ça aussi la recette du succès d'un business plan, le second degré qui fait serrer le sphincter, ne pas savoir si c'est du lard ou du cochon, un disque subtilement décalé pour le meilleur et pour le pire. Ça parle d'amour avec les animaux (Animal Lover), de passion excessive (Fuck Me), de mensonges en position couchée (Lying To You), profite pour placer une petite annonce pour cadavre à prendre (Célibataire) et puis des filles et encore des filles (contrariantes) avant d'annoncer la fin de la récré avec The Party's Over qui dure pour l'éternité grâce à un locked groove bloqué sur des cris de goélands. Quasi un album conceptuel. Et c'est pas grave qu'on cause que maintenant d'un disque sorti en 2012 parce qu'il a rien foutu depuis. Toutefois, le bougre avide d'ambition joue en concert sporadiquement les mois impairs des années bissextiles avec deux membres de Moller-Plesset et un autre de Ex-Fulgur et We Only Said. SKX (26/11/2015) |