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Arabrot
You Bunch Of Idiots 12''
Fysisk Format/Eolian 2015
Les Norvégiens
d'Arabrot concluent leur trilogie de mini-albums entamée avec Murder
As Art, suivi de I
Modi et achevée par un titre qui s'adresse à vous,
You Bunch Of Idiots. Sans oublier une pochette toujours aussi revigorante
quoiqu'un brin énigmatique. Parce que j'ai beau essayé d'analyser
dans tous les sens les différents éléments composant
la pochette, des lanceurs et lanceuses de javelots en forme de pénis
avec des casques allemands roses, ça ne me dit mais alors rien
du tout. L'inconscient d'Arabrot est impénétrable. La musique
est plus parlante. Excepté le premier morceau, Cannibal Manifesto,
discours sans musique de trois minutes durant lesquelles Kjetil Nernes
(alias Resident TM), de sa douce voix de stentor croisée avec un
yeti à poils durs, déblatère hargneusement le manifeste
du même nom du dadaïste Francis Picabia. Vous avez le droit
de zapper. Les choses sérieuses commencent tout de suite après
avec Time To Pull The Sticks et Celebration sans plus jamais
lâcher la pression, sauf le temps de l'avant dernier titre sans
nom, court intermède persiflant. Arabrot a affûté
les couteaux du noise-rock, alliage à la patine expérimentale
de noise-rock punitif et pervers. Deux guitares dont une en aluminium
pour Nernes, une batterie et Arabrot balance le fer à coup de riffs
luisants, pointus et inspirés, la rythmique est percutante et le
tout est régulièrement déréglé par
des claviers agitateurs de bruits et provocateurs de mirages auditifs
au point de faire entendre du Pain Teens sur Mea Culpa, voir le
dernier morceau, It's Hot Drop It avec l'aide de Karin Park au
chant. Arabrot a largement éclaté son style velu et metal
de ses débuts pour s'enfoncer de plus en plus dans les méandres
d'un noise-rock aussi ostentatoire que fielleusement onirique et tordu.
Les six titres de ce mini-album réussi sont le reflet d'un monde
perturbé dans lequel Arabrot peut désormais tout se permettre.
SKX (09/09/2015)
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