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A
Snake Of June Le Bucle
? Il faut sans doute être de Bergerac pour comprendre la signification.
Si signification il y a. Par contre, ce que je comprends bien, c'est que
Le Bucle va te faire racler le caniveau et chier du serpent. Et
pas qu'en juin. Je me rappelle encore de leur précédent
disque
en 2011. Le maître mot était lourdeur. Quatre ans plus tard,
la lourdeur ne s'est pas envolée, elle est omniprésente,
elle te plombe les pieds plus que jamais avec deux enclumes appelées
également basses (la guitare comme ils disent, c'est pour les
branleurs) et une tornade de marteaux appelée batterie. Seul
compte la profondeur à laquelle tu vas t'enfoncer. Mais les six
titres de Le Bucle ne sont pas qu'odieusement et simplement lourds.
Ils ont quelque chose de pas catholique. Déviant. Un noise-rock
brutal, down tempo expérimental, hardcore boueux non conventionnel,
quasiment dépouillé parfois, sec et cassant comme les six
minutes de La Cuvée avec ce chant central qui n'est que
douleur et qui pourrait faire fuir un troupeau de gnous avec son beuglement
guttural dont je ne suis définitivement toujours pas fan, même
s'il tente de varier les approches. Alors, on essaye de se réfugier
et se concentrer sur les parties de basses et de batterie qui ne sont
pas que rythmiques implacables mais aussi sifflements, déraillements,
épaisses couches de scories grêlant les tympans (la fin de
Il Minotauro), dialogue complémentaire ou de sourds gravitant
dans des structures éclatées et affreusement pesantes (Le
Méchant Cercle De L'Enfer). Dommage que ce chant et ses intonations
fassent tendre cette musique grave, austère et étrange vers
le stoner comme sur Norrin Radd car avec uniquement la bande-son
ou un chant plus approprié, Le Bucle aurait eu fière
allure. |