zea
makkum
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Zea
The Swimming City LP
Makkum 2014
Arnold De
Boer est désormais connu pour être le chanteur de The Ex
mais il a eu une vie avant ça. C'est même grâce à
Zea qu'il a maintes et maintes fois partagé les scènes et
sympathisé avec The Ex. Alors quand Jos Kley, alias G.W. Sok est
parti, c'est tout naturellement que Arnold De Boer a pris sa place. Il
n'a pas laissé tomber pour autant son projet solo. The Swimming
City est le cinquième album de Zea depuis 2000. La vie continue.
Un album sur Amsterdam dont on retrouve une carte avec, symbolisées
en jaune, toutes les pissotières publiques de la ville. J'ai pas
bien compris pourquoi, chacun ses marottes mais ce que je pige très
bien, c'est que Zea a sorti un disque hautement recommandable. Une petite
mécanique singulière, petite n'étant en rien péjoratif
mais soulignant le caractère intimiste et très attachant
de Zea. La touche The Ex et son penchant africain se manifeste sur une
poignée de titres comme All Words Have Been Here First,
Exploding Head Syndrome, voir I Build My Own Town mais les
moyens utilisés sont très différents et Zea ne lutte
pas dans la même catégorie. Armé de sa seule voix,
sa guitare et synthés servant de boite à rythmes et à
triturer les sons, Arnold De Boer uvre dans une pop bricolée
et tordue, tour à tour ludique, mélancolique ou bruyante,
pouvant prendre le visage de comptines déglinguées, d'abstractions
acérées ou de chansons dépouillées. Chris
Knox et ses Tall Dwarfs ne sont pas loin de l'univers de Zea. Groove d'éclopés
sur lignes mélodiques évidentes et désarmantes à
la guitare, scratch minimaliste, structures heurtées et perturbation
de l'espace par des effets sonores impromptus, l'architecture fragile
de Zea est unique et fait mouche à tous les coups comme sur Sub
Species Ludens et People Shrink, People Grow. Petite musique
obsédante qui tourne et qui tourne dans la tête.
Pour la première fois, Arnold De Boer a fait appel à des
invités, puisant dans la sphère The Ex, de quoi enrichir
sa palette musicale. Le saxo de Mats Gustafsson, la clarinette de Xavier
Charles déjà superbement entendu sur un précédent
single
(le morceau It's Quiet est d'ailleurs repris mais sans la clarinette),
le piano de Oscar Jan Hoogland, le chant féminin de Esther Kluft
sur Bathroom Gardening. Et on pourrait continuer de passer en revue
la multitude de détails rendant ce disque séduisant, transformant
ce disque fait à la maison en géniale foire à idées
pertinentes et revigorantes. Le sample d'un marocain tiré du documentaire
Amsterdam Global Village sur De Zwemmende Stad à
l'atmosphère azimutée et poétique, des deux morceaux
enregistrés au Ghana dont le très beau Dark Minded Me,
l'ambiance sombre étant résumée dans la phrase principale
(I've got a dark mind sometimes) ou Ik Kin Der Net By, dernier
titre chanté en frison, langue locale de la province de la Frise
dans le nord-ouest des Pays-Bas.
The Swimming City, pour nager de bonheur dans des eaux atypiques.
SKX (02/06/2014)
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