thezingers
milliondollar
The Zingers
s/t LP
Million Dollar 2013

Si ça va encore causer d'un groupe en provenance de l'Australie, celui-ci est une vraie drôle de bestiole. The Zingers défient les codes. Ou plus exactement, jouent avec. Un groupe punk pour sûr mais qui se fout de la gueule du punk. Un groupe qui sonne comme une blague mais qui est génialement pervers. Un groupe qui pourrait passer de loin pour un sale groupe garage très bruyant mais c'est trop expérimental et barré là-dedans. Pour le post-punk, la dose de fun est bien trop importante. Surtout que The Zingers, c'est aussi du funk tordu, un James Chance extrêmement contorsionné et sans cuivre (sauf sur High Roller) mais avec une guitare exagérément distordue, coupante, qui a le feu aux fesses et comme attaquée par une tempête de frelons mutants qui fait au final plus penser à Shorty ou Arab On Radar qu'à un groupe de punk lambda. Avec plein d'effets parasitant les morceaux expédiés à toute berzingue (l'incroyable moment de batterie sur Million Dollar Chump de la part d'un batteur au jeu frénétique et sauvage), un brin de synthé noyés dans le mix pour une touche Screamers fumante voir fumeuse (on jurerait entendre un marimba sur Tony Bonôt) et, cerise sur le gâteau donnant tout le piment et la singularité à The Zingers, le chant. Un chant passionnément nasillard, sorte de Daffy Duck des Antipodes qui fait autant rire qu'il pourra en irriter certains mais personnellement, je ne peux pas imaginer The Zingers avec une autre voix pour cette musique de frappés. Un disque unique, foutrement jubilatoire, détraqué, rock'n'roll de l'extrême, haut en couleurs et qui n'est pas qu'une simple curiosité de la part d'un groupe n'existant hélas déjà plus.

SKX (27/05/2014)