Waxeater n'est pas de Baltimore mais de Bloomington. Il y a bien une explication de ce titre d'album sur le site du label mais je n'ai rien compris. Par contre, ce que je pige très bien, c'est que Waxeater excelle toujours autant dans le noise-rock fiévreux. Ça et le fait que Waxeater adorait son défunt van, Dawg, au point de lui dédier ce disque. Rest in Piss. Malgré un changement de personnel conséquent avec le renouvellement complet de la section rythmique, Rob Montage (guitare-chant), seul membre d'origine, n'a pas perdu, avec ses nouveaux acolytes, sa fougue qui suintait de toutes parts sur le mal nommé Sleeper, premier album qui a trois ans dans la vue.
Sur sa superbe Travis Bean Guitar, Montage se saigne pour décrocher des riffs qui eux vous décrochent la mâchoire. Waxeater semble même avoir augmenté sa dose de rock'n'roll dans son mélange noise, se baladant avec aisance et souffle entre The Stnnng et New Brutalism, un surplus d'agressivité, de saleté et de sludge entre les interstices. Voir carrément punk sur le court One Man & Two Barrels (Will Never Be Enough) qui n'est pas le meilleur titre de l'album et encore moins représentatif de leur tour de chant mais symbolique d'un groupe remonté et tendu comme une arbalète dont le cœur de la cible est atteint avec l'encore plus court et cinglant Incompetent Police are Teaching Your Kids. Les autres flèches sont plus longues et travaillées bien qu'elles ne prennent pas de détour, frappent vite, fort, intensément, avec ce qu'il faut d'aspérités et d'ingéniosité pour vibrer à l'unisson. Et puis toujours cette voix, ce bel organe abrasif trempé dans l'or pour faire briller un peu plus ces brûlots. Mais qui n'est pas aussi beau que la belle voix off virile invitant à turn over the record après le cours jingle en fin de face A. L'humour, l'urgence, la noirceur, la baston. Manque que le sexe et c'était le disque parfait qu'il est pas loin d'être dans la catégorie mets-la-moi-profond-mon-amour.

SKX (25/01/2014)