valina
trost
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Valina
Container - LP
Trost 2014
Des groupes
qui disparaissent dans la nature, que l'on croit perdu pour de bon et
repointent le bout de leur nez cinq ans plus tard ou encore plus, ce n'est
plus ce qui manque. Cela semble même être devenu la normalité.
Des groupes faits en dilettante, comme d'autres collectionnent les truelles,
sans aucun espoir d'en vivre un jour à moins de baisser son froc
ou d'être intermittent du spectacle (mouhaha). Un disque de temps
en temps, une tournée pour fêter ça et retour à
l'habituelle vie merdique.
Valina vient donc de se payer une nouvelle tranche de plaisir avec un
quatrième album, Container, le premier depuis A Tempo!
A Tempo! en 2008 qui lui-même faisait suite à six ans
de silence après l'album Vagabond en 2002. Mais dès
les premières notes, c'est comme si 2008 était hier. Valina
reconnaissable de suite. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, l'impression
que rien à évoluer, un arrêt dans l'espace-temps mais
les retrouvailles restent très réjouissantes. Le trio applique
les mêmes recettes. Voyage à Chicago avec Albini derrière
la console, mastérisation Bob Weston. La chronique
de A Tempo! A Tempo! pourrait être repris mot pour mot. Propension
identique à jouer de l'harmonie dans les angles, les arrondir,
les briser, insuffler une infinie finesse dans des compos qui rockent
dur (Don't You Dare To Scare Me, Empty Wallet, morceau le plus
virulent du lot), sorte de math-rock ou noise-rock mélodieux et
chanté qui a su trouver le juste milieu. Et surtout, toujours un
grand sens du songwriting, des morceaux qui fondent dans la bouche, pleins
de rebondissements, de fausses pistes, d'une dynamique singulière
et d'accroches brillantes à l'instar des quatre plats principaux
: Opium Days, Aileen, The Frame et (The Assassination
of) Perito Moreno pour faire vibrer la fibre écolo de Valina,
Perito Moreno n'étant pas une personne mais un glacier en Argentine.
S'il fallait trouver des changements, outre que Valina semble encore plus
axé sur la mélodie, ce sont dans les deux instrumentaux
avec le saxophoniste Werner Zangerle (répondant aux cuivres de
l'album précédent). Le magnifique The Gumbler amenant
une touche jazzy, voir éthiopique ou le plus court The Very
Eye of Night, sans oublier un autre morceau/interlude, Penny Banner.
Comme trois respirations au milieu d'un album qui certes, ne surprend
(quasi) pas mais est toujours autant classieux et réussi. Une tournée
européenne est prévu à l'automne prochain et après,
Valina pourra retourner se faire oublier dans ses montagnes autrichiennes.
SKX (10/06/2014)
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