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Ultra Bidé
DNA vs DNA-c – LP
Alternative Tentacles 2013

Sur la très longue liste des revenants, je veux Ultra Bidé. C'est la branche japonaise des zombies qui n'en finissent pas de revenir hanter le présent. Pensez-donc, un groupe qui existe depuis 1978. Bon, en même temps, ils ont pris leur temps dans leur vie de laborieux travailleurs puisqu'ils n'ont sorti leur premier album que six ans après, en 1984. Il faut attendre onze années de plus pour que le monde des vivants prennent connaissance de ce groupe en 1995 grâce à Alternative Tentacles qui publie God is God, Puke is Puke, deuxième album d'un groupe qui avait pris un nouveau départ suite au déménagement en 1985 à New-York de Hide, seul membre d'origine encore aujourd'hui.
Au début des années 90, l'ère était à la mode des groupes japonais apportant leur exotisme musical dans un univers où noise, punk, manga et imagination débridée se télescopent dans un joyeux fourre-tout, pour le meilleur et pour le pire. Ultra Bidé n'a pas échappé à la règle, bien que le trio ait plus insisté sur le coté punk-noise. Mais la présence sur un label renommé ne fait pas tout. Excepté le nom du groupe qui fait sourire les francophones, c'est à peine si on se souvient de ce groupe et de cet album. Je ne sais d'ailleurs même pas si j'ai rêvé ou si je les ai vraiment vu un jour en concert à l'Ubu (Rennes). Tout le monde a également oublié leur album d'après, Super Milk en 1998, toujours sur Alternative Tentacles. Après, c'est le déclin. Un autre album, Improvisation Anarchy en 2003 sur Alchemy records. Anarchy in your eyes, un mini-album autoproduit en 2008. Et donc le retour sur Alternative Tentacles, label au grand cœur de Jello Biafra qui n'oublie jamais les vieux potes.
God is God, Puke is Puke est très lointain dans ma mémoire défaillante mais j'ai l'impression que la musique de Ultra Bidé n'a pas changé. Des punks qui ne se prennent pas au sérieux, du bruit et de l'entrain, deux basses (dont une sonnant comme une guitare) qui rigolent ensemble, des triturations ou des samples pour ajouter de la perturbation sonore, des accroches mélodiques ou rythmiques pour garder le contact et une approche tordue et fun du punk, à la manière de leurs potes d'Alice Donut avec qui Ultra Bidé avait beaucoup tourné dans les 90's. Au final, un retour qu'on qualifiera de gentiment sympathique avec une poignée de morceaux agréables mais qui ne laisseront pas, comme pour les albums précédents, de souvenirs impérissables. Retour à la case départ.

SKX (13/02/2014)