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newatlantis

Premier album pour ce groupe originaire de Portland. Et dans le genre cyclone instrumental, ce nouveau trio en connaît une belle soufflante. Le premier réflexe a été de penser à Don Caballero, époque premiers singles, dans cette sauvagerie épique et l'art de vous prendre pour un jambon coincé entre deux parpaings monumentaux. Sauf que U Sco fait passer Don Caballero pour un groupe de vieux et met la barre au niveau de la frénésie et de la baston générale. Pas de perte de temps dans des contre-pieds, des changements de direction futiles ou des accalmies pour marquer les contrastes, à peine une contrebasse, une vraie, au début du morceau Treffpunkt et toute la fin de GLM LRKR qui chante l'ambiance glaciale d'un lendemain de boucherie sur le front. C'est direction Flying Luttenbachers, la férocité du hardcore, la folle poursuite en avant et pourtant, tout est étonnement distinct, percutant, loin d'une bouillie sonore incompréhensible, deux suppos et au lit. U Sco a un sacré sens du riff, du rock par paquet de douze, boosté par l'énergie du désespoir, ça joue à une vitesse incroyable et une section rythmique au taquet, tapant comme des dingues, la fin du monde c'est pour demain. Pas de morceaux labyrinthiques malgré la durée de certains dépassant les cinq et six minutes, voir atteignant les neuf, car on ne se perd pas chez U Sco, on se fait emporter, balayer, submerger. Treffpunkt est en mode hallucinatoire, machine propulsive infligeant une pression constante, une complexité qui broie tout sur son passage au point de la faire complètement oublié. En fait, s'il fallait rapprocher U Sco d'un groupe, c'est le Laddio Bolocko de Strange Warmings Of qui se pointe. Et là, tout est dit. Un premier album qui te laisse la langue sur le plancher.

SKX (15/12/2014)