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Topsy The Great
Fampor - LP
From Scratch/Santa Valvola 2014

Deuxième album pour l'éléphant italien qui, comme son animal fétiche, déménage tout sur son passage. L'album précédent continue de faire trembler les murs et Topsy The Great barrit de plus belle. Le son piétine les enceintes, conservant ce grain inimitable, cette vibration naturelle, cette saturation chaleureuse qui avaient fait le bonheur de Steffald. Topsy The Great est donc toujours ce trio power noise incandescent et rustique. Le genre de groupe qui envoie la sauce comme disait Paul Bocuse avec un plaisir jubilatoire et un grand sourire de contentement. Et à première vue (enfin façon de parler), pas grand chose de changer dans la valse berrichonne du trio de Prato. Toujours ce grand air frais chargé en gnôle et en testostérone ludique descendant d'un noise-rock instrumental ancestral et indéboulonnable. Sauf qu'on met un poil - mais un beau - plus de temps à entrer dans Fampor qui ressemble à du verlan. Mais Porfam, ça veut rien dire non plus. Non, donc ce Fampor ne se laisse pas escalader si facilement. Rien qu'à voir la gueule du hors d’œuvre et son nom qui donne pas envie de plaisanter, Croty & Scrozya (enfin si un peu quand même), Topsy The Great développe quasi sept minutes par la face nord. Le chemin, c'est toi même qui le fraiera. Et avec Poggy Polyny (comme tous les groupes instrumentaux, Topsy The Great excelle dans le choix des titres) et ses sept minutes et quelques, l'affaire est bouclée à grands coups de convulsions répétitives et de surcouches d'intensité magnifiquement montées en épingle. Et entre les deux, le trio a semblé réfléchir avant d'agir et taper comme des brutes. Les compositions ont gagné en consistance et en complexité ce qu'elles ont perdu en... non en fait, elles n'ont rien perdu. Et nous, on a tout gagné. Topsy The Great est monté d'un cran, affichant même de belles médailles à son plastron avec un titre comme Coor, merveilleux morceaux épique et tourmenté avec sa guitare qui sonnerait presque comme un vieux synthé (et pas seulement sur ce titre) rouillé. C'est un compliment. Topsy The Great a condensé le tir, pris de l'épaisseur. Haut en couleur, de la bave, de la peur, du facétieux, de l'absurde et une explosion continue. Tu regardes la pochette, tu as la musique (avec un gros effort d'imagination, je le concède). Fampor, j'adore.

SKX (12/06/2014)