stuntman
solarflare
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Stuntman
Incorporate The Excess LP
Solar Flare 2014
Je ne sais
pas si je dois en rire ou en pleurer de cette pochette de Dadoo Jaxa mais
dans tous les cas, peu de risque de passer à coté. C'est
à l'image de la musique de Stuntman. Je ne sais pas s'il faut pousser
un gros soupir d'exaspération ou serrer les fesses, courber l'échine
et prendre sa grosse dérouillée sans moufter. Encore un
disque de hardcore/metal chaotique s'agitant comme une marionnette sur
les corps de Deadguy, Botch, Coalesce ou Converge ou le respect des traditions
fièrement et rageusement brandies. Entre les deux, mon cur
balance.
J'avoue que mon palpitant ne s'est pas emballé à la première
écoute. Mais tout est dans le titre. Incorporate The Excess.
Que ce soit dans l'overdose et la saturation des couleurs, le beau vinyl
d'explosion de vomi ou les compositions volcaniques, le groupe de Sète
a fait sauter la banque. Et c'est ce qui les sauve. Ça pourrait
passer comme une surenchère de mauvais goût, une débauche
d'énergie vaine et totalement usante, un pont trop loin façon
Montgomery qui va leur péter à la tronche. C'est au contraire
ce qui permet de faire passer une nouvelle fois la pilule.
Un excès d'acharnement, de colère, de frénésie
qui emporte tout sur son passage. Un excès de bourrinage, de breaks
cassants et de mandales distribuées en mode rafale, excès
de rapidité, de structures qui t'emberlificotent et t'emmaillotent
comme un petit Grégory qu'on jette à l'eau sans avoir eu
le temps de dire un mot et des orgues
de Staline comme s'il en pleuvait, genre l'apocalyptique Roll The
Skull. Même le chanteur qui avait tendance à gaver sur
les disques précédents
se fond dans le paysage, hurlant avec à propos sa haine quotidienne.
Et surtout, c'est bien connu, sans maîtrise, la puissance n'est
rien et Stuntman fait preuve d'un beau savoir-faire. Stuntman tape encore
plus fort mais sans faire n'importe quoi, n'avance pas en ordre dispersé,
se montre intraitable et bénéficie d'un enregistrement humain,
sans (pour le coup) d'excès de technologie qui ferait qu'on y croirait
pas à leur délire monstrueux. Stuntman a aussi eu la bonne
idée de faire court (le vinyl tourne en 45 tours) pour encore plus
d'impact. Sept titres avec une intro négligeable uniquement présente
pour nous préparer au déluge qui va suivre. Un seul titre
à rallonge, les huit minutes finales de Scarecrow Warfare
qui ne sont pas les plus passionnantes de l'album avec lourdeur et ralentissement
général. Entre les deux, c'est la guerre. Encore une fois,
Stuntman montre que la tradition a du bon quand on lui vole dans les plumes.
SKX (06/02/2014)
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