spraypaint
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Spray
Paint
Clean Blood, Regular Acid - LP
Monofonus Press 2014
Spray Paint
serait-il en passe de devenir comme Lungfish, c'est à dire sortir
un album un peu, beaucoup, toujours pareil que le précédent
qui lui même était un peu, beaucoup, toujours pareil que
le précédent
et que même quand ils sortent un single
entre deux albums, c'est un peu, beaucoup, toujours pareil ?
Le trio d'Austin sort son troisième album depuis début 2013.
Quelle santé ! Mais à ce rythme là, c'est surtout
l'inspiration qu'ils vont tuer en même temps que notre volonté
de les soutenir. Et pourtant, Clean Blood, Regular Acid se gobe
sans aucun problème, provoquant les mêmes hallucinations
post-punk que ses deux prédécesseurs. Je trouve même
qu'il est légèrement meilleur ! Mais s'il était sorti
en premier dans leur discographie à la place du premier album qui
lui serait sorti en troisième ou alors le second qui n'aurait pas
été deuxième mais troisième, voir le premier
album, hé bien, c'est le deuxième album que j'aurais trouvé
le plus mieux. Ou le premier. Vous suivez ? Parce que moi, en fait, j'ai
un peu de mal à m'y retrouver.
Tout se mélange, tout se complète, même saga continue
sur laquelle Spray Paint surfe avec une vista identique. Un léger
brin de lassitude en plus donc. Sinon, le trio offre une nouvelle fois
un bouquet de titres piquants, de beats saccadés avec des vibrations
de guitares plus alléchantes ou plus tendues qui font que certains
morceaux se distinguent d'un lot ou d'autres peinent à se faire
entendre. Un post-punk sec, finement dissonant et aimant pulser sur des
arêtes coupantes. Spray Paint est passé maître dans
l'art de composer des morceaux accrocheurs avec trois fois rien, le minimal
conquérant et entraînant, les lignes de guitares adéquates
et complémentaires brandies comme des hymnes attachants. La seule
nouveauté provient du dernier morceau Cory's Theme dont
l'originalité vient de sa longueur inhabituelle (huit minutes)
pour du Spray Paint là où les onze autres titres ne voient
jamais la barre des trois minutes. Du bien bel ouvrage encore une fois,
une obstination qui force le respect mais jusqu'à quand ? En tout
cas, si vous découvrez ce groupe par cet album, n'hésitez
pas, c'est du plaisant.
SKX (06/11/2014)
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