shovels
homeless





Shovels
s/t LP
Homeless 2014

Appeler son groupe Pelle, même au pluriel, c'est le risque de s'en prendre une belle dans la catégorie nom à la con. En attendant, Shovels a surtout creusé la tombe de son ancien groupe, Electric Jellyfish, mais c'est pour mieux ressusciter puisque les trois membres sont identiques. L'histoire ne dit pas pourquoi Michael Beach (guitare/chant), Adam Camilleri (basse) et Peter Warden (batterie) ont opté pour ce changement de patronyme en 2013 après un album et plusieurs EPs en format cassette mais les trois membres, Australiens à la base mais éparpillés entre Melbourne et San Francisco, continuent de pratiquer un rock protéiforme ne se laissant pas attraper facilement. C'est tout à leur honneur. Post-punk chaleureux, noise-rock épuré, touches psychédéliques qui étaient en dose plus nombreuses dans Electric Jellyfish ou encore morceau sépulcral évoquant les grands espaces désertiques sur le très bien nommé Expire, soit un titre de clôture qui rend un très beau dernier souffle à un album varié mais étonnement cohérent. Le style Shovels, c'est de brouiller les pistes pour mieux faire ressurgir le spectre d'un rock pas franchement australien dans ses gênes mais étonnement classe, racé, n'hésitant pas à jouer de la répétition pour mieux hypnotiser ou faire monter l'adrénaline. Un titre comme Arm Arm Leg est le parfait exemple du morceau représentatif de tout le talent de Shovels. Une compo à deux vitesses entre un début hanté aux accords désenchantés et une suite en accélérée aux accords plus acérés. Olé. Shovels pourrait également évoquer leurs compagnons d'écurie The Stickmen entre ces digressions fantomatiques et l'effervescence bruyante se cachant derrière chaque note qui n'oublie pas d'exploser à bon escient, une mélancolie maladive et des morceaux tendus et turbulents. Shovels, encore une très bonne pioche pour Homeless records.

SKX (16/07/2014)