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Au boulot les feignasses ! Sec sort son deuxième album (jamais entendu le premier) et il s'intitule Que Chaque Jour Soit Dimanche. Les cloches de l'église accueillent le pèlerin égaré sur le premier morceau mais la suite est heureusement plus ripaille et gaudriole. A tel point qu'une aura festive entoure cet album, provoquant quelques frissons d'effroi dans le dos. Car Sec, duo basse-batterie, aime chanter en yaourt en reprenant à tue-tête le titre du morceau en guise de seules paroles. Ou en criant n'importe quoi juste pour le plaisir de crier. Sec aime faire les cons, taper comme si lundi n'existait pas (Run Away), mettre de l'absurde façon Le Singe Blanc, un groove pour danser sur trois pattes, insuffler de la bonne humeur par palettes de douze avec en plus des titres de morceaux de Télétubbies (Barbatofu, Chocopuff). Et en point d'orgue, sur le début qui dure longtemps de La Galère, une bande de soulards répondant au nom de Racing Club de la Cendraille gueulant Le Galérien, chanson populaire écrite par Maurice Druon (qui a écrit également les paroles du Chant des Partisans). Et ça, en matière de noise-rock, c'est strictement interdit. Je rappelle à tous les jeunes écervelés que le noise-rock est une affaire sérieuse, de la musique mature pour des gens matures, de la musique qui ne rigole pas, de la musique qui te fait sentir tout le dure poids de la chienne de vie, de la musique qui sait que chaque jour est un lundi. Mais Sec aime aussi les lignes de basses distordues et qui rentrent dans le lard. Sec comme un coup de trique et pas à sec d'idées pour trouver des rythmes qui démantibulent virilement. Sec aime partir dans tous les sens, tâter le free qui sommeille en eux et la bastion enthousiaste plutôt que l'hystérie joyeuse et le délire entre potes, inviter des amis musiciens pour souffler dans un cuivre (Antoine Mermet de Chromb! ainsi que Benjamin Bardiaud d’Ultra Zook et un troisième larron, Maxime Delporte) sur 3334. C'est ça aussi, Sec. Un duo qui fait du bordel rythmé façon No Means No ou Belly Button avec les fanfaronnades d'un Gâtechien, un duo de Colomiers capable de faire mal et de proposer des joutes haletantes, furieusement dissonantes et méchamment déglinguées. C'est pas tous les jours la fête avec Que Chaque Jour Soit Dimanche (en gros, dès que le chant ou un semblant de chant apparaît) mais c'est un disque qui a de la gouaille et du nerf pour qui le tout instrumental aurait été pas plus mal.

SKX (17/12/2014)

P.S. : Sur le CD figure un morceau de douze minutes supplémentaires, sans titre et sans intérêt sauf si vous aimez écouter des CDs de bruitage.