room204
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Room 204
Maximum Végétation – CD
Kythibong 2014

Room 204 s'accroche aux branches avec Maximum Végétation, quatrième album d'une série commencée en 2003. De longs silences entre chaque disque mais Room 204 toujours là, fidèle au poste et au math-rock instrumental à forte tendance verdoyante et revigorante. A priori, de loin, comme ça, pas grand chose de changer. Titres courts, alertes, s’enchaînant dans un grand éclat ludique et qui fusent sur la grande roue du rock ne se prenant pas la tête. Pourtant, un changement important est survenu. Le duo est devenu trio. Un second guitariste est arrivé, il se nomme Nicolas Cueille et il a été recruté, non seulement parce qu'il avait un nom idéal quand on veut appeler son album Maximum Végétation, mais aussi pour apporter de la densité et de la biodiversité à un couple qui serait devenu tout sec. Du coup, c'est à un autre trio nantais avec un Room 204 dedans (Mric Chaslerie) qu'ils font penser, Papaye, racine familiale identique mais avec un peu moins de jus de fun à l'intérieur. Riffs plus saignants, tranchants, je n'irais pas comme eux jusqu'à dire metal parce qu'il ne faut pas rire avec ces choses là mais vous saisissez l'idée. Room 204 a donc pris de l'épaisseur sans se départir de sa bonne humeur, tisse un maillage de riffs et d'arpèges tour à tour impénétrables et lumineux, rebondissant sur une dynamique infaillible et en souplesse intransigeante, ce qui n'est pas étonnant quand on sait que le batteur n'est autre que Pierre-Antoine Parois (Papier Tigre). Dans la forêt de morceaux défilant comme une autoroute allemande en pleine Bavière et dépassant rarement les deux minutes, Maximum Végétation révèle peu à peu des trésors d'ingéniosité, des contours mordants, avec certaines têtes plus affriolantes que d'autres (Non Cartographié et L'Heure d'été), la lumière et le bonheur à travers un tourbillon de notes et des gazouillis d'oiseaux pour faire le liant. Room 204 a toujours la main verte.

SKX (09/04/2014)