rectalhygienics
tornlight

Quoi de mieux que débuter l'année par un groupe répondant au doux nom de Rectal Hygienics, avec un titre d'album en forme de déclaration vibrante d'amour, Even The Flies Won't Touch You, et une musique sonnant comme un fantasme humide.
Rectal Hygienics, un groupe de Chicago avec vue imprenable sur le caniveau et la sale odeur d'un Brainbombs qui aurait traverser l'Atlantique pour se confronter à la dure way of life américaine. Punk-noise chargé en sexe sordide, intraveineuse de bile, vomissement par saccades, Rectal Hygienics ne badine pas avec l'espoir de lendemains qui chantent. Tout comme nos quatre charmants garçons ne lésinent pas sur les couches de saturations par palette de douze et les tonnes de distorsions se répandant aussi sûrement que du lisier sur nos vertes campagnes. Business is business. I like it straight to the point. Ne croyez pas cependant, jeunes écervelé(e)s, que Rectal Hygienics le fait n'importe comment comme de vrais losers qu'ils sont pourtant, faisant rimer chaotique avec bruit merdique. On peut appeler ses morceaux Dilated, Heroin Whore ou Period Fuck et y mettre une consistance, une énergie, une croyance confinant à la transe. Appuyer tout ses coups pour un maximum de dégâts et passer pour autre chose que de viles punks qui se foutent de tout et surtout de rien. Sept morceaux fétides qui tiennent la route avec mention spéciale au dernier, les six minutes stressantes de Stable avec le sample, sur son lit de sifflements divers, d'un monologue dont les seuls mots saisis au vol suffisent à ma dose quotidienne de poésie. Un son à ébranler une cathédrale de béton armé, des larsens en pagaille sur des riffs en ferraille, une basse branchée sur un tracteur, un mid-tempo à t'écraser plus bas que terre rendant encore plus mortelles les accélérations pour des putains de titres qui filent la trique, quand bien même l'homme est comme la pomme, c'est par la queue qu'il commence à pourrir.

SKX (02/01/2014)