oozingwound
thrilljockey





Oozing Wound
Earth Suck – LP
Thrill Jockey 2014


Oozing Wound n'en peux plus de suinter. Retrash, split avec Black Pus, tout ça en à peine un an. Recrache ton venin et répand ta haine, gamin, ça fait du bien. Trois potheads qui défoncent tout. Qui continuent de tout défoncer. De fumer son prochain avec une ardeur identique.
Les trois morceaux du split avec Black Pus laissaient la porte ouverte à toutes supputations, Oozing Wound privilégiant l'approche vicieuse du noise-rock plutôt que l'attaque trash de Retrash. Avec Earth Suck, on peut dire que c'est retour aux fondamentaux. Sans renier les effluves d'un noise-rock extrême pratiqué dans leurs groupes précédents. Faire toujours emprunter des chemins de traverse à leur trash-metal mutant. Jouer avec les clichés du genre pour mieux génétiquement le modifier, lui donner de l'épaisseur, botter le cul à tous les chevelus pour qu'ils ne sachent plus dans quel sens secouer leur abondante crinière pleine de poux.
Earth Suck ne comporte pas d'hymnes fédérateurs comme Welcome to the Spaceship, Motherfucker ou Everyone I Hate Should Be Killed donnant envie de mettre le feu à la ville, malgré que des morceaux féroces comme Bury Me With My Money ou Genuine Creeper sont capables de faire naître des vocations de pyromane, mais Earth Suck n'a pas à rougir de la comparaison avec son aîné Retrash. Entre les deux courts morceaux précités, Oozing Wound aligne des morceaux de mammouths, de grands moments de folie, de l'adrénaline pure et de la méchanceté aussi gratuite que bestialement excitante. Zack Weil empile les riffs, conchie le solo de guitare ou l'aborde de coté et se marre. La section rythmique (Kyle Reynolds à la batterie et Kevin Cribbin à la basse) est une infernale machine endurante à la précision diabolique. Pression d'enfer sur un When The Walls Fell épique qui prouve une fois de plus que Oozing Wound n'est franchement pas le groupe trash-metal de base avec la présence de Whitney Johnson (du groupe Verma) au violon. Idem avec le morceau final False Peak (Earth Suck) qui plie l'affaire dans une indécente débauche d'énergie, de répétitions démesurées et laisse sur les rotules. Ce groupe est taré, ce groupe est unique, fait exploser les frontières et est génialement malsain et jouissif. Qu'est ce que vous pouvez attendre de plus de la part d'un groupe dont la devise est Get high. Fuck. Destroy ?

SKX (23/09/2014)