nearlydead
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Nearly
Dead
s/t LP
Geriatric 2014
On reçoit de ces trucs parfois. Direct from le Canada to la boite
aux lettres de Perte & Fracas, un disque jaune pisseux avec une pochette
à se faire dessus de dégoût aussi sûrement que
le nom du groupe est une ode aux lendemains qui chantent. Ça sent
la mort là-dedans, la lente agonie. Sur l'insert, un mec sur un
lit dhôpital montrant son sexe flasque et au verso, une histoire
de merde, de chimio et de mort certaine. Ça donne vachement envie
de poser le disque sur la platine. Ils ont pourtant l'air en pleine forme.
Dernière chose retenant l'attention, en petit, écrit blanc
sur noir, c'est la mention claire et nette Listen to Brainbombs.
Dernier éclair de lucidité avant le couloir de la mort.
Car effectivement, il ne faut pas chercher très loin pour se demander
à qui Nearly Dead fait penser. Un disque hommage au Suédois,
du Brainbombs
transpirant de crasse, de douleur et de cynisme à chaque sillon.
Je ne sais pas si l'annoncer en toute franchise les excuse d'avance mais
dans tous les cas, ça n'a rien de rebutant. La recette est donc
connue. Des riffs grésillants et répétitifs, l'impression
que toute cette mélasse se ressemble, dégouline par un même
tuyau pourri, un sale rythme lancinant, un chant parlé avec la
voix rauque comme il faut racontant des saletés et une fille soufflant
dans une trompette fatiguée et présente sur tous les titres
contrairement aux Brainbombs. Ce n'est sans doute pas la seule petite
différence mais vous avez le tableau général.
Et faut avouer que Nearly Dead s'en tire plutôt bien malgré
le fait qu'ils piétinent les plates-bandes d'autrui. Les riffs
épais rentrent dans le lard, capables qu'ils sont parfois d'être
tranchants. La densité de l'ensemble, l'effet de grouillement perfide
et incessant, le psychédélisme noise qui en ressort, la
répétition finissant par te rentrer dans le crâne
et rendre dingue, l'envie de se débattre dans une camisole de force,
de lutter contre la mort comme sur Hey Nurse quand le chanteur
crie qu'il veut live forever, autant d'éléments aliénants
pour douze morceaux à crever debout les deux pieds dans la merde.
SKX (26/05/2014)
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