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Meredith The Shape of Things to Come - CDEP Self-released 2013 Le titre va forcément rappeler The Shape of Punk to Come de Refused ou The Shape of Jazz to Come de Ornette Coleman suivant votre inclinaison mais musicalement, le duo Meredith penche du coté Nirvana. Après un premier EP très alléchant, les deux parisiens continuent de jouer main de fer dans un gant de velours. Du riff accrocheur, de l'harmonie, des refrains entêtants, du rythme qui tabasse dans une enveloppe sonore tout en épaisseur et en chaleur enthousiaste, l'impression qu'ils sont toute une ribambelle alors qu'à deux, ils font du bruit comme quatre. De facture classique avec couplets, refrains, pont musical et re-refrain, Meredith fait de la simplicité un atout grâce à un song-writing au dessus de la moyenne. Que ce soit le morceau qui a donné son nom à ce disque ou le court instrumental qui a le même nom que le groupe, vous avez là des compos évidentes, sobrement efficaces avec des têtes de gagnants. Vous vous dites qu'il manque quelquechose, que c'est trop facile et puis non, elles tiennent debout ainsi, n'ont besoin de personne, d'aucun artifice supplémentaire. L'alternance entre les sons claires de la guitare et les saturations est vieux comme le monde (qui remonte jusqu'au grunge et le rock indé des 90's dans leur cas) mais en fait, ça coule de source. Les quatre premiers titres passent sans forcer, un maximum de savoir-faire pour un plaisir naturel rehaussé par une voix dont le grain rauque et la conviction avec laquelle le chant est balancé sont un atout indéniable, ce qui n'est jamais gagné d'avance pour un groupe français. Et puis arrive le dernier titre, Sober, qui nous refait le coup du précédent EP avec le morceau plus calme placé en fin de partie. Mais ça marche à chaque fois et cette ballade mid-tempo de six minutes et quelques explosant sur la fin montre que Meredith tient admirablement la distance et peut compliquer les choses sans perdre de son influx et de sa redoutable efficacité. Meredith reste flou sur la forme des choses à venir, contrairement à Coleman ou Refused, mais on ne peut espérer que le meilleur et un album qui n'attend plus qu'eux. SKX (09/01/2014) |