hawks
rejuvenation
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Hawks
s/t LP
Rejuvenation 2014
Hawks est
récemment venu fouler les terres françaises pendant une
tournée
avec Ultracoït, la deuxième fois après une première
incursion en 2012 avec Café
Flesh. La France aime Hawks et Hawks le lui rend bien. En guise de
cadeau, un nouvel album qui n'en est pas vraiment un mais qu'on va tout
de même prendre comme tel. Onze morceaux mais que cinq inédits.
Deux figurent sur l'album Rub
(Royalty et Holy Day), trois sur Push
Over (Plush, Colossus et Tanked) et Snag
présent sur le split
single avec Buildings. Ça pourrait sentir l'arnaque mais l'originalité
et l'intérêt de ce disque résident dans sa conception.
Un disque enregistré dans leur local de répétition.
Comme ça, tel quel, sans artifice mais avec toute la science infuse
du guitariste Andrew Wiggins pour placer les deux, trois micros au bon
endroit, lui qui a l'habitude de faire le son lors de nombreux concerts.
Et le résultat est bluffant. Le disque live parfait mais sans le
public. Qui sonne incroyablement bien. Direct, sans tricher mais pas au
rabais.
Il est amusant de noter au passage l'évolution du groupe depuis
le premier album Barnburner.
Depuis ce disque, Hawks n'a de cesse d'enlever des pistes de guitare,
d'épurer le son de ses morceaux, d'attaquer l'os sans édulcorer
sa puissance de feu. Jusqu'à s'enregistrer à la maison avec
les moyens du bord sans que Hawks n'y perde au change. Une vraie pub vivante
pour niquer les studios. Il faut sans doute également voir dans
cette approche, la volonté d'aller vers quelquechose de plus immédiat,
de plus hardcore dans le sens No Trend du terme, s'affranchir du noise-rock
et de toutes les scènes pour trouver sa propre voie.
On retrouve donc avec plaisir des morceaux comme Royalty, Tanked
ou Colossus dont je me demande si je préfère pas
ces présentes versions, plus crûes et limpides, mais ça
doit être l'attrait de la nouveauté qui fait dire ces conneries.
Sauf pour Snag avec un guitariste qui cette fois-ci en fait moins des
tonnes dans le solo. Rayon inédits qui se retrouveront certainement
sur le prochain album, Hawks met l'eau à la bouche et montre malgré
les sorties incessante que l'inspiration est toujours là. A commencer
par Wrong. Pas pour rien que Hawks l'a placé en pole position.
Sobre, entraînant, superbe riff de guitare, efficacité maximal.
C'est le cas aussi de Hard Cash ou Endurance For Self-abuse
qui frappe là où ça fait mal, le bas du ventre voir
un peu en-dessous, alors que Service Merch fait ressortir la face
lancinante, lourde et poisseuse de Hawks. Seul Bastard Test avec
le guitariste au milieu du morceau en mode, je fais ce que je veux avec
ma guitare et nous, on attend péniblement que ça lui passe,
refrène mon ardeur. Mais ça n'empêchera pas de guetter
avidement la sortie de leur prochain album et de jouer celui-ci régulièrement
comme une nouvelle pièce de choix à l'actif du groupe d'Atlanta.
SKX (01/05/2014)
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