La pochette et le splendide artwork en général collent parfaitement à la musique de Haunted Horses. Atmosphère lugubre, cauchemardesque, hypnotisante, sentiment d'insécurité, force inconnue qui rode, impossible de lui mettre un nom dessus comme ces neuf morceaux entre post-punk, death-rock et noise-rock. Haunted Horses vient de Seattle, ont débuté à deux dans la vie puis sont passés à trois et délivre un premier album obsédant. Le nom également va bien. Les chevaux hantés, l'image d'une énergie galopante avec ce rythme sans cesse tribal, cette propulsion qui écrase tout sur son passage et l'impression d'un halo de mystère entourant ce bouillonnement, des vibrations habitées et intenses. Ils empruntent aussi bien à Birthday Party que Joy Division en faisant subir à ces figures tutélaires un traitement bien plus abrasif et des triturations électroniques à dose homéopathique. Le chant tour à tour spectral, distant (avec parfois des chœurs fantomatiques derrière) ou tentant de faire entendre ces cris derrière la véhémence des guitares gorgées d'effets participe à cette symbolique ténébreuse mais férocement vivante, rappelant Bellmer Dolls, Swann Danger ou Love Life mais là encore, avec une approche bien à eux. Les morceaux sont courts, trop courts, frustration de ne pas pouvoir en entendre plus, sont sans doute trop homogènes mais pour un premier jet, Haunted Horses frappe fort. La suite arrive très vite cette année avec un split single pour le Fainting Room Collective split series, suivi d'un nouvel album que le trio annonce beaucoup plus long avec douze titres dont l'enregistrement est prévu pour avril. On suit ça de très près.

SKX (21/01/2014)