Un album qui s'appelle Fuck Off ne peut être qu'un bon album. Cette gentille invitation d'aller nous faire voir ailleurs vient de trois demoiselles et d'un jeune homme à la batterie, siégeant à Londres et répondant au nom de Good Throb. Et effectivement, bonne est la vibration, à défaut de le traduire par des termes plus inconvenants. Foutrement bonne même. Notre groupe est limité par sa technique mais nous sommes libres de jouer ce que nous voulons. C'est une bonne antidote à nos précédents groupes où nous réfléchissions trop à ce que nous voulions faire. Avec Good Throb, nous n'essayons pas de jouer un style de musique en particulier, nous n'avons aucun son en tête (Louis, batteur, pour le zine Yellow Green Red en 2013).
Basse jouée sur une seule corde, trois accords réglementaires, batterie minimale. La musique de Good Throb est punk. Mais quand on a des moyens limités, on compense avec des idées. Chaque morceau de Fuck Off est simplement génial. Onze titres tapant tous dans les deux minutes. Pas de développement inutile qui viendrait gâcher la spontanéité et l'âpreté naturelle. Chaque accord est mélodiquement parfait. Les lignes de basse ont cette évidence désarmante, rythmique sobre et entraînante. Et par dessus ça, le fuck off de KY Ellie, voix mordante, possédant ce venin qui donne un surplus de dureté avec un humour acerbe giclant à la gueule des mecs. Do you want to go for a drink some time ? dit-elle de sa plus belle voix de Casanova mâle enivré sur Crab Walk. Et puis tous les autres, les Acid House, Central Line, Psycho Disco, Pale Grey Suit. Le croisement idéal entre Beat Happening et les Buzzcocks. Une leçon pour tous les punks du monde et les poseurs. Fuck Off, ramassis incroyable de punk songs les plus cool du moment sur lesquels il est impossible de ne pas danser. Fuck Off mais pas avant d'avoir user ce putain de vinyle jusqu'à la corde.

SKX (07/09/2014)