gletscher


Gletscher
Devout – CD
Self-released 2014

Gletscher, c'est de l'Allemand et signifie glacier. Je vous sais très heureux de savoir ça. Cette introduction bâtarde exprime surtout la difficulté d'appréhender la musique de Gletscher. Continuons donc sur les présentations. C'est plus précisément du Suisse-Allemand puisque Gletscher est basé à Zürich. Deux purs produits du pays à la section rythmique et une Américaine débarquée de New-York au chant et guitare, Joileah Concepcion/Maddock, ce qui est tout de suite plus intéressant puisque c'est une membre de Sleeping People, groupe très apprécié par ici. Ce qui ne veut pas du tout dire que Gletscher fait du Sleeping People. A défaut de savoir dire à qui ressemble Gletscher, nous dirons à qui ils ne ressemblent pas. Nous ne dirons donc pas qu'ils ressemblent à Pinback puisque Rob Crow figure au rang des invités, ni à Rumah Sakit et re-Sleeping People puisque Kasey Boekholt et Kenseth Thibideau sont également de la partie. En fait, Gletscher ne m'évoque rien ni personne. Ce qui ne veut pas dire non plus que le trio fait une musique absolument originale. Tu l'as sens l'impasse de merde ?
C'est donc l'histoire d'un groupe au format on ne peut plus basique, qui font en gros un rock sombre, aussi puissant que aérien avec des accents graves et quasi lyriques parfois, harmonieux et troublant à la fois. Après un très court morceau introductif pas du tout représentatif de ce qui va suivre, Gletscher enchaîne avec Devout, pièce maîtresse appétissante qui a donné son nom à l'album, à la charge émotionnelle certaine, une paire basse/batterie qui cogne bien avec l'enregistrement de l'incontournable autochtone Serge Morattel alors que la guitare et le chant ont été captés par Kenseth Thibideau. Et c'est peut-être bien là que la bas blesse car ce qui me gêne le plus dans la musique de Gletscher, c'est ce son de guitare au parfum trop synthétique pour un sonorité générale qui manque de chaleur et d'impact. Comme s'il était impossible de rentrer dans cet univers froid comme le nom du groupe. Des compos comportant son lot d'accroches et d'idées mélodiques séduisantes, d'atmosphères grisantes et lévitantes mais qui sont dans la retenue, glissant sur le cortex sensitif au lieu de le pénétrer en profondeur. Un album majoritairement instrumental flottant entre plusieurs eaux pas très bien définies, avec des parties de guitare tour à tour fines, luxuriantes ou fades et quelques longueurs. Devout reste tout de même un disque au pouvoir captivant certain, insaisissable, se révélant peu à peu mais sans jamais non plus convaincre totalement. Un vrai disque d'indécis.

SKX (07/02/2014)