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Get
Your Gun The Worrying Kind LP Empty Tape 2014 Get Your
Gun. Un nom qui sonne comme un appel au meurtre, une déclaration
d'intentions mauvaises, de noirs desseins, tremblements plein les mains,
sueur sur le front et promesse d'un châtiment inéluctable,
d'une descente aux enfers, surtout pour celui qui tire. Vieilles photos,
noir et blanc, explosion, incendie, naufrage, fantômes. Le genre
inquiétant. Quelque soit le bout par lequel il est abordé,
quelque soit le style auquel il est tentant de le rattacher, ce disque
se ressent plus qu'il ne s'explique, expérience puissamment douloureuse,
blues d'un monde déchéant qui ne s'en laisse pas compter,
angles durs pour masquer tant bien que mal le désespoir latent.
Se flinguer comme solution ultime mais pas avant de tout avoir donner.
Trio. Danemark. Deux frangins. Équation inconnue, solution cossue.
La richesse dans le dépouillement, la sécheresse dans l'opulence
d'harmonies chancelantes, la mélancolie dérapant sur le
slide d'une guitare. Et des coups de fouet. Le chant incantatoire, la
profondeur et la gravité en mode de perdition, barque salubre guidant
le troupeau vers l'expiation. Chaque note est mesuré, chaque tempo
fait mal, lyrisme nordique dans la froideur d'un propos primitif. Contraste
de la violence et d'un abandon. Call Me Rage ou Sea of Sorrow,
toute l'expression et le panel des sentiments à travers les titres.
Soit tu plies sous le poids de rythmiques intraitables, soit tu te répands
dans une lenteur ténébreuse. Soit tu exploses sous le joug
de motifs répétitifs et un minimalisme entêtant et
fiévreux, soit tu explores des contrées larmoyantes et belles
à en crever, crépusculaires Tender Lies ou huit minutes
de The Worrying Kind, fin de face A vertigineuse quand tu retournes
le canon du pistolet face à toi après que tout ait été
brûlé. Wovenhand ou les français d'Otto
en frangins lointains si seulement ces derniers avaient eu le temps de
sortir des disques, suprêmes repères pour ne pas être
définitivement perdu. Get Your Gun dégaine de nulle part
et plus vite que son ombre qui est très sombre et allonge sept
titres troublants, d'un panache impressionnant qui font les premiers albums
qui comptent. |