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Ex Wives/Made in Canada
Split 10''
Fuzz Wire/Cheap Satanism/Gabu/Whosbrain 2014

Combat fratricide sur le ring du noise-rock. A ma gauche, Ex Wives, a skin flute trio from Glasgow, Scotland. A ma droite, Made in Canada, a Phil Collins tribute band avec une grenouille dans la gorge from Paris, pardon, de Pantin, faut pas faire son malin. Deux groupes luttant avec les mêmes armes, partageant une passion identique pour le noise-rock qui a vu ses premières oeuvres fondues dans les aciéries de Chicago, essaimant désormais à travers le monde multitude de disciples pour entretenir la flamme. Tous les coups sont permis.
Ex Wives se lance en premier. Ondulation majestueusement rugueuse de la basse, plaquage des accords, groove redoutable de type Hoors - même le nom du morceau est proche puisqu'il s'appelle Horses - la machine matrice est calée et bien calée. Le coup vicieux qui te retourne par derrière, ce sont les breaks mortels au bout de deux minutes alors que tu croyais le morceau terminé, les coït interruptus avec cinq secondes de blancs purs à chaque fois avant qu'un très court dernier galop ne revienne. Sur le titre suivant, 23-70, Ex Wives se remet d'un dur combat, le chant semble être à la mauvaise vitesse, le rythme va tomber, le groupe va s'écraser sur le cadavre d'un morceau faussement trainant et plus anecdotique que Horses mais pas si vilain que ça.
Made in Canada prend le relais, saute par dessus les cordes et est prêt à tout démonter. Clef de bras, backbreaker, le trio de Pantin aime jauger sa proie, lui tourner autour avant de l'achever avec un gutbuster qui te casse les reins en deux. Après un split single avec les Américains de Buildings, Made in Canada enchaîne avec deux autres morceaux, Cognitive Impairments et No Form, No Function, qui vont te faire du petit bois pour tout l'hiver. Le mid-tempo de Cognitive Impairments, ce truc à l'intérieur qui fait mal et qui va finir par partir mais qui ne part pas, les saturations de la guitare innondant la section rythmique intraitable et rigoriste, ça vous tue à petit feu. Pour No Form, No Function, le rythme s'accélère, la guitare cisaille les tibias puis libère l'énergie grâce à des arpèges inspirés, reprend son souffle lors d'une brève cassure sur laquelle un mec dans le fond hurle NO avant de repartir de plus belle montrer que le noise-rock à Pantin est de classe mondiale.
Ce split n'est pas un disque de nabot.

SKX (04/12/2014)