corbeaux

Corbeaux
Hit The Head - CD
Self-released 2014

Post-rock instrumental. Tout est dit. Ce Corbeaux là, j'ai bien failli lui voler direct dans les plumes, sans même écouter la moindre note, cette auto-description suffisant largement pour se comporter comme un vautour. Mais ce Corbeaux qui a pris son envol du coté de Quimper est un drôle de rapace. Avec un titre d'album ou de morceaux comme Hit The Head, Cran d'Arrêt ou La Bagarre, il fallait se douter de quelquechose. Ce post-rock est prêt à en découdre. Dès le premier morceau Cran d'Arrêt, son riff de guitare sur le qui-vive, sa basse qui fait vibrer les parois avant une décharge d'adrénaline aussi surprenante qu'emballante, Corbeaux marque son territoire et il ne va pas être tout plat et de tout repos. Bien sûr, on n'échappe pas aux poncifs du genre, les accalmies, les descentes, les jolis arpèges pour briser les cœurs tendres et les montées en règle vers les explosions (in the sky). Mais le corbeau rôde. Le noir lui va à ravir (à l'instar du très bel artwork de Romain Barbot) et fait corps avec l'intensité qui ne sont jamais très loin dans les moments les plus creux. Les montées et les descentes sont écourtées. Les liaisons entre les différentes humeurs se font sans que les grosses ficelles n'apparaissent. Corbeaux préfére naviguer sans cesse dans les abords d'eaux confuses, n'hésite pas à fréquenter les bancs d'un noise-rock qui bastonne avec des éclaboussures soniques faisant frémir la marmite post-rock qui n'a jamais trop le temps de se reposer malgré une ou deux longueurs. Corbeaux rajoute même du chant rageur qui leur va bien sur la fin de Ezimpurkor et qui devrait leur donner des idées. Corbeaux vole au-dessus d'un champ miné par les stéréotypes mais leur post-rock instrumental est bien plus que cette étiquette réductrice et ils s'en tirent avec les honneurs en secouant le cocotier. C'était pas gagné d'avance.

SKX (11/12/2014)