austerityprogram
controlledburn
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The
Austerity Program
Beyond Calculation LP+CD
Controlled Burn 2014
The two-men-and-a-drum-machine
outfit that will not die dit le sticker sur le plastique protecteur
de la pochette. Plus loin, dans la bio sur leur site, vous trouverez la
phrase Our pace may be slow but we have no plans to stop, ever.
Que les grandes forces invisibles du cosmos puissent les entendre car
The Austerity Program vient de réaliser un album dantesque. Comme
les précédents déjà mais encore mieux, fantastiquement
mieux. Un groupe rare sortant de sa tanière new-yorkaise à
peu près tous les quatre ans et qui a survécu à la
mort de Hydra Head records chez qui ils ont sorti tous leurs disques depuis
leurs débuts
en 2002, sans bénéficier de la renommée du label.
La faute à cette trop grande discrétion. La faute à
une musique hors des modes, aussi bien connotée dans l'ancien (Big
Black et Godflesh) qu'ancrée entre différents courants musicaux
actuels, le fameux cul entre deux chaises qui au final ne convient à
aucune chapelle.
Qu'importe, chacune de leur sortie est marquée du sceau de la über
qualität et c'est désormais sur leur propre label Controlled
Burn (avec leurs potes de Nonagon)
que le duo va prouver qu'il est un groupe essentiel. Comme pour Black
Madonna et le EP suivant Backsliders
and Apostates Will Burn, le soin apporté dans l'enregistrement
est important dans la genèse de Austerity Program. D'ailleurs,
ces malades ont été jusqu'à mettre trois tests de
tonalités à la fin de la face A, soient des sons qui font
aboyer tous les chiens du quartier. Dans leur studio
construit avec leurs petits bras, Justin Foley (guitare, chant) et Thad
Calabrese (basse) se sont une nouvelle fois surpassés. Jamais une
boite à rythmes n'avait aussi bien sonné. Puissante, ample,
de la 3D en mode sonore, comme une vraie batterie avec une programmation
qu'un vrai batteur ne pourrait (pas toujours) jouer. Un son enveloppant,
massif, quasi charnel. Guitare, basse, voix, rythmes finement intriqués,
clairement distincts et abrasifs. Le plaisir de poser la galette vinylique
est incomparable. Et surtout, le son est au service de compositions emportant
tout sur leur passage. C'est quand même bien là l'essentiel.
Structures épiques, fracturées et pression constante dans
un entrelacement fluide grâce à une mécanique de haute
précision, mélodies écorchées, The Austerity
Program possède le don de vous emmener très loin, de charrier
des émotions brutales et à fleur de peau. Chant qui n'a
jamais été autant ravageur, basse qui pénètre
sous la peau, des plans de guitare tueurs, riffs forgés dans le
métal le plus lourd et chaud, aux sonorités parfois hyper
coupantes, des gimmicks (de synthés ?) tombant à point nommé
comme au milieu de Song 32 (le duo nomme toujours ses chansons
par un numéro) pour un break aussi surprenant que inspiré
repris à la fin et faisant admirablement le lien avec Song 35
et sa drôle de sonorité en intro finissant dans un matraquage
intensif. J'allais vous parler des six minutes quarante-cinq de Song
33, pour vous dire combien ce morceau rendait dingue, combien il était
beau et faisait mal mais à ce petit jeu, il faudrait citer les
huit morceaux, le court titre introductif en moins. Beyond Calculation
et au delà de tout.
SKX (09/07/2014)
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