waterylove
trichie
negativeguestlist
siltbreeze
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Watery
Love
Die With Dignity - 7''
Siltbreeze 2012
Two Thrills - 7''
Negative Guest List 2011
Debut 45 - 7''
Richie 2010
Watery Love, c'est Richie Charles, le batteur de Clockcleaner
passé à la guitare et au chant, avec trois autres pouilleux
dont une pouilleuse, Meg Baird à la batterie, les deux restants
étant Max Milgram à la seconde guitare et Dan Dimaggio à
la basse. La présentation est roborative comme la musique est primaire.
Alors prix de gros avec trois disques traînant près du caniveau
depuis un bout de temps.
Negative punk-rock qu'ils appellent ça. Négation
pour signifier qu'ils sont contre tout. Le bon goût, l'amour de
la musique, toutes notions élémentaires de song-writing,
l'harmonie, la justesse, l'inventivité, les techniques d'enregistrement
les plus pointus et être aimer. Watery Love, du fin fond de sa Philadelphie,
le prouve magnifiquement avec trois singles plus crasseux les uns que
les autres. Et le comble, à leur grand désarroi, c'est qu'on
aime ça. Sept morceaux en tout enregistrés avec les pieds,
des rythmes d'une banalité affligeante qui feraient passer Moe
Tucker pour Damon Che, un riff tournant en boucle, une semi-idée
par morceau qu'ils répètent à en crever, un type
qui beugle comme un âne, saturations et grésillements comme
seul arrangement et tout le bonheur du monde. Brutal, primitif, c'est
tout l'art de Drunks With Guns et des Brainbombs, en pire, avec un très
léger soupçon de Clockcleaner et une belle grosse attitude
de branleurs.
(I'm A) Skull sur le premier 45 tours rentre dans le crâne
en moins de deux et donne envie de retourner à l'âge des
cavernes alors que les cinq minutes de la face B, All Night Long,
sont indécemment répétitives, à se taper le
crâne sur les murs de ces mêmes cavernes.
Avec Two Thrills,
Watery Love atterrit sur le label australien Negative Guest List (représsé
par le label américain Little
Big Chief en 2012) et s'offre une reprise des Cramps, New Kind
of Kick. Ca leur va comme un gant. Sur l'autre face, avec un titre
répondant au nom de A Condom, la tentation est grande de
faire des traits d'esprit d'une finesse exquise. On va se contenter de
dire que ce morceau s'enfile tout seul, que les riffs des deux guitares
poisseuses et granuleuses labourent avantageusement la chair et que la
répétition est un art que Watery Love maîtrise parfaitement
quand il est au service de l'intensité grandissante vous vrillant
la cervelle.
Pour son troisième
single, Watery Love grimpe dans la hiérarchie sociale avec une
réalisation sur Siltbreeze records, label mythique de l'underground.
L'esthétique est toujours aussi déplorable sur Die With
Dignity, tchak poum tchak poum, merci la batterie et belle densité
trash des guitares sur des riffs aussi cons que bons. Pour l'autre coté
de la galette, Watery Love se permet une nouvelle reprise, Leave Me
Alone de Lou Reed. Et si en fait, la plus grosse influence de ce groupe
de pouilleux était le Velvet Underground. Sa face inavouable et
nauséabonde, vu dans un prisme noire et rudimentaire, le fils bâtard
qui salope tout, s'abreuvant à une source identique pour ne garder
que les traits les plus grossiers. Parce que cette reprise, comme celle
des Cramps, leur va comme un gant.
Il n'en faut donc pas plus pour déclarer solennellement que Watery
Love est le croisement idéal entre les Cramps et le Velvet Underground,
ne chipotons pas. Nous aurons bientôt tout loisir de vérifier
cette brillante théorie sur la longueur d'un album, Decorative
Feeding, à venir très prochainement.
SKX (03/05/2013)
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