spraypaint
s-s

Nouveau trio en provenance d'Austin avec un type qui n'est que saccage et carnage dans When Dinosaurs Rules The Earth. Avec Spray Paint, le cahier des charges est beaucoup plus serré. Ces dernières années, le post-punk a été revisité et pillé plus que de raison. Spray Paint tend son obole. Mais si de nombreux groupes ont tenté leur chance pour peu d'élus au final, Spray Paint pourrait bien rafler une belle place dans le bal des rapaces.
Wire dans la ligne de mire, compos courtes et affûtées, beat sec, guitare coupante, Spray Paint s'en sort comme A-Frames il y a quelques années. En mettant une bonne touche de rock et de crasse dans les interstices. Envoie valser. Et au-delà, deux doigts de noise et un brin de fantôme de Sonic Youth époque 1985. Tout ce que My Disco rêverait d'être. Brumes noisy, décharges furibardes, morceaux tour à tour cassants ou franchement bruyants, répétitifs, minimalistes mais chauds à l'intérieur, musique atonale mais ne manquant pas d'accroches, le trio navigue au cordeau. A force de défiler, les morceaux auraient tendance à tous se ressembler mais ça serait oublier la force créatrice de chacun de ses riffs, la persuasion de ces rythmes marquants et inventifs, le chevauchement des voix scandées et parlées. Jusqu'à glisser un Lamp Swimming de cinq minutes trente tendant à prouver que Spray Paint est capable de tenir la distance et d'avoir plus d'une idée par morceau.
Techniquement parlant, le vinyle (à la pochette flashy et granuleuse peinte à la bombe, spray paint quoi !) comporte onze titres alors que la version CD contient seize titres. C'est-à-dire les onze de la version vinyle plus cinq titres de deux singles parus en 2012, toujours sur S-S records. Largement de quoi se goinfrer sur le dos d'un groupe plein de promesses.

SKX (22/03/2013)