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Sofy
Major
Idolize - CD
Solar Flare/No List 2013
Je n'arrive
pas. C'est pas faute d'avoir essayé, grâce à une conscience
professionnelle plus aiguisée qu'un banquier suisse mais je n'arrive
pas à apprécier ce nouveau disque des clermontois de Sofy
Major. Ce deuxième album comporte tous les ingrédients pour
satisfaire le besoin de baston. De la puissance, de la lourdeur, de la
base tellurique, du break assassin, un passé en leur faveur, ce
doux parfum de hardcore-noise metallisé balançant grenade
sur grenade mais, par un espèce de miracle malencontreux, aucunes
n'atteignent la cible.
Tout le contraire de Sofy Major, frappé de plein fouet par l'ouragan
Sandy à New-York où le trio était parti enregistrer
leur album dans les studios de Andrew Schneider, noyant consoles et instruments.
Cela aurait pu donner un surplus de hargne et d'âme à Idolize
sauf qu'en traversant l'Atlantique, Sofy Major a intégré
un moule convenu. En fait, ça fait comme le concert vu quelques
jours plus tôt, le dimanche 2 juin à Rennes, en compagnie
de Pord. Je tiens les trois, quatre premiers morceaux et après,
c'est le rouleau-compresseur tournant à vide. Je ne ressens plus
rien. Une fois passé Aucune Importance, Comment et
Steven The Slow avec Dave Curran, le bassiste d'Unsane, ici au
chant, la messe semble être dite. La musique de Sofy Major prend
même plus des allures d'un rock stoner plombant l'ambiance plutôt
qu'un hardcore-noise venimeux et tranchant, avec une recherche mélodique
dans le chant (celui du bassiste) pas franchement très heureuse,
choeurs du batteur itou. Des titres comme Bbbbreak ou UMPKK
pt.2 (alors que le pt.1 est un interlude instrumental plutôt
bien vu, idem pour Seb) ont des accents quasi héroïques
et melodico-lourdingues à faire fuir un ours. De la force sans
l'impact. La basse cogne et cogne encore, tout pareil que le concert (tellement
forte qu'on entendait pas le guitariste, même à trois mètres
juste devant son ampli... soit exactement la même chose
qu'il y a deux ans, la théorie de l'accident n'est donc plus valable),
la machine est lancée, tout en apportant quelques variations et
finesses pour reposer les tympans. Mais le mal est fait. Dans la baston
comme dans les accalmies, l'autoroute du hardcore-noise passe sans rien
faire vibrer avec une majorité de compos banales. Power of Their
Voice, la reprise de Portobello Bones placée en dernière
position, ne change rien à l'affaire. C'est la sortie de route
dans l'indifférence.
SKX (07/06/2013)
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