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Quttinirpaaq
Let's Hang Out - LP
Rural Isolation Project 2013

A peine six mois après l'album No Visitors, les très productifs Quttinirpaaq accouchent d'un nouvel album. C'est que la drogue doit être bonne. Alors allons-y, let's hang out. Et ce n'est pas une valse. Monde flippant peuplé d'un million de bruits crépitant comme une meute d'insectes carnivores, paquet de saturations filtrant l'air jusqu'à suffocation, Let's Hang Out est le prolongement mutant de No Visitors sauf que la magie opère un cran au-dessus. Une magie noire s'entend mais qui dans le labyrinthique cheminement tordu des cerveaux qui ont engendré une telle musique prend une dimension encore plus vicieusement prenante. Une science de l'atmosphère malade et troublante. Du groove encore plus présent comme sur les neuf magnifiques minutes de Let Merv Drive, une rythmique à faire danser un cul-de-jatte avec une basse savoureuse et des milliers de sifflements pour vous transpercer la peau. Le charme lugubre d'un cauchemar à la Steroid Maximus. L'onirisme malsain des premiers Pain Teens sur des plages dangereusement planantes venant contre-balancées des morceaux plus frontaux. Les affres du noise-rock encornées par une approche psychédéliques digne du bricolage acidifié d'un Chrome/Helios Creed. Un hypnotisme vous empêchant de distinguer la gauche de votre droite, de savoir à quelle vitesse va le monde bien que vous devinez que ça ne peut qu'aller s'écraser contre un mur d'incompréhension. Jusqu'à se heurter à Man Without a Body venant plus que titiller le domaine du harsh-noise au pays de Butthole Surfers. Le gang d'Austin vient de trouver un équilibre détonnant qui peut faire peur, entre le solide et le gazeux, l'hallucination et l'aliénation, l'expérimentation à robinet ouvert et le fil rouge qui maintient en vie. Dans le domaine du tordu et des musiques disons difficiles, il est rare de trouver un disque qui vous scotche du début à la fin mais Let's Hang Out est de cette race.

SKX (10/12/2013)