primitivecalculators
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Primitive
Calculators
The World Is Fucked LP
Chapter Music 2013
C'est à
l'occasion d'un split single
avec Slug Guts que j'avais entendu parlé de ce secret très
bien gardé en provenance d'Australie. Les Primitive Calculators
ont sorti leur premier disque en... 1979. Et c'est à peu près
tout. Le culte pouvait naître, il en faut toujours peu en musique.
Il y avait bien eu un album live posthume un peu plus tard, plusieurs
compilations raclant les fonds de tiroirs mais c'est surtout l'invitation
de Nick Cave au festival All Tomorrow's Parties en 2009 qui a réactivé
le mythe. Mythe qui n'a surtout pas été insensible aux $5000
qui allaient avec*.
Mais Primitive Calculators n'a pas eu envie d'en rester là. Un
single, Sick/Cunt en 2012 (les deux morceaux figurent sur cet album),
pour remettre la machine en route et débarque en 2013, plus de
trente après comme si de rien n'était, un nouvel album,
qui peut être considéré comme le premier, de Primitive
Calculators. Elle est pas belle la vie ?!
Quand sont évoqués Primitive Calculators, les noms de Suicide
et des Screamers sont régulièrement cités. La fin
des années 70, la naissance du synth-punk, la filiation est facile
à trouver. Pas sûr que sur leur île du bout du monde,
à une époque où même le minitel n'existait
pas, les Primitive Calculators aient entendu parlé de deux groupes
quasi inconnus dans leurs villes respectives. Mais l'idée est là.
Une boite à rythme, des synthés et une rage incandescente,
Primitive Calculators a été et est toujours un beau glaviot
qui n'a rien perdu de sa force en traversant plus de trente années
d'existence chaotique. Rien n'a changé en fait dans la tête
de ces punks. Seuls le matériel et la qualité d'enregistrement
ont changé. Ce qui fait une différence conséquente
certes, le choc en est encore plus grand. Mais cette colère suintante
derrière le chant, comme s'il allait te mettre une baffe dans la
gueule à chaque parole, ce dégoût de soi-même
(I wish i was somebody else. I'm sick of myself sur Sick)
et de tout ce qui les entourent, ces titres d'un seul mot qui claquent
- No, Why, Love, Cunt, Dead, Nothing
bref la vie dans toute sa splendeur, ces multiples chants belliqueux
qui se croisent, se répondent, se chevauchent, devenant une véritable
marque de fabrique chez Primitive Calculators sont autant de signes pour
dire que les quatre Australiens ne sont pas revenus pour faire de la figuration
et capitaliser sur une légende dont on en a rien à foutre.
Ils ont les crocs. A croire que ça les démangeait depuis
tout ce temps. Voir la bave de Stuart Grant remonter de ses lèvres
et gueuler comme un putois à près de soixante balais à
de quoi en remontrer à plus d'un petit jeunot ayant mis tout son
smic pour se tatouer le bras gauche. Assez sidérant. Les deux synthés
émettent de mauvaises ondes. La guitare sonne comme un larsen continu.
Les synthés sonnent comme deux guitares acidifiées par la
frustration. La basse ondule à en donner la nausée. La boite
à rythme chauffe à blanc. Ils n'ont toujours pas appris
à jouer, c'est sauvage et mal élevé, ça donne
envie de se battre et de rigoler, ça serait comme du Suicide repris
par Big Black sauf que c'est du Primitive Calculators, c'est unique dans
le genre et The World Is Fucked est un grand moment de punk.
SKX (26/11/2013)
* Ce qui n'empêche par le chanteur/guitariste Stuart Grant de dire
tout le bien qu'il pense de ATP :
ATP was shit. We didnt get a sound check. It was supposed to
be this great love-in, but we were treated like shit by these jumped-up
fuckwit stage crew roadies who thought they were above us. Very disappointing.
Very rock industry. A bunch of worthless cunts. There is evil
in the world. ATP was a pool of pus. (Mess and Noise webzine)
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