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One
Lick Less
Spirits Of Marine Terrace - LP+CD
Les Disques de Plomb/Whosbrain/En Veux-tu ? En V'là ! 2013
Second album
de l'atypique duo parisien One Lick Less. L'horizon n'est déjà
plus qu'un trait indécis mais la trace de &
We Could Be Quiet reste haut dans le ciel. Musique singulière
et hypnotisante, il s'agissait de ne pas redescendre de son nuage. Spirits
of Marine Terrace fait mieux. Il propulse One Lick Less dans la stratosphère
!
Le slide de la guitare fait glisser l'imagination vers des territoires
galopants, la batterie particulière cavale sans toucher sol, pas
de doute, One Lick Less est revenu, bardé de ses compositions racées
et habitées. Et les esprits malins, qu'ils surgissent du passé
de Victor Hugo à Marine Terrace ou d'autres sombres recoins où
le bon Dieu est en vacances, sont une explication plausible et pas plus
conne qu'une autre pour éclaircir le charme et l'envoûtement
crées par la musique de One Lick Less. Car c'est un peu là
le mystère du duo, mystère que vous trouverez dans toutes
les chroniques consacrées à ce groupe. Le manque de mots
et de repères pour approcher la substantifique mlle de One
Lick Less, les influences supposées qui fuient devant les cases
toutes prêtes. Et encore plus mystérieux, la quasi unanimité
pour dire que la musique de One Lick Less touche tout le monde (ou presque,
c'est le droit à quelques bégueules de ne pas l'aimer).
Qu'importe votre chapelle, leur musique possède en elle cette beauté
toute simple, une sincérité et une originalité qui
font qu'elle interpelle, transcende tous les genres et finit par séduire
durablement.
One Lick Less n'a pas son pareil pour faire monter l'adrénaline
avec élégance, vous faire fondre avec une musique poignante
comme à la fin de Unkind Folktale, quand le duo lâche
enfin sa mélodie, les brides et qu'on croirait rêver un violon.
Ca donne envie de pigner. Et de faire du cheval. Idem avec HK qui
était, je crois bien, le morceau qui avait tant subjuguer l'assistance
lors d'un concert
en février 2012, fiévreux instrumental monté en épingle
grâce à la combinaison incroyable de l'acoustique vibratoire
d'une guitare hallucinée qui va finir par péter une corde
et les rythmes aériens, virevoltants accentuant la tension dramatique.
Dire que l'album en est qu'à ses deux premiers morceaux situe le
niveau. Les cinq autres continuent pourtant de léviter à
des hauteurs pas permises. Excepté peut-être les plus courts
Waterlilly in the Bathtub et Wiegenlied qu'il faut plus
envisager comme des transitions entre des compos étirées,
des moments où la tension retombe mais avec toujours autant de
classe et de retenue. Perishing Riot et son chant en sursis, ou
comment faire d'une faiblesse un atout, le nerveux Eyes Want avec
une guitare électrique envisagée sous un angle plus rock
et Alifib, reprise subtile, sépulcrale et personnelle de
Robert Wyatt sur le classique Rock Bottom éclatant dans mille sinuosités
obscures.
Spirits of Marine Terrace est d'une richesse dingue sans que ça
déborde de nulle part, épurée et intense, une musique
que l'on sent plus nourrie d'influences littéraires ou cinématographiques
que musicales, exutoire pour retranscrire des émotions sensorielles,
histoire d'alimenter le mystère tout en le démêlant.
A l'arrivée, nul ne sait toujours d'où vient cette musique
mais l'important, c'est qu'elle soit là, qu'elle vous saisisse
par les tripes et tout le reste. Le mieux, c'est de se taire et de l'écouter.
SKX (17/07/2013)
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