obnox
permanent

Rouge sur rouge, rien ne bouge. Rojo, sous-titré la lutte continue, promesse d'un disque où les barricades vont voler et le sang va couler. Un duo incendiaire avec Bim 'seul ma mère m'appelle Lamont' Thomas, batteur des non moins brûlants This Moment in Black History et Puffy Aerolas, officiant ici à la guitare, aux chants, un peu de batterie et de percussions, bref tout ce qui peut faire du bruit alors que le poste principal sur le tabouret échoue à Elijah Vazquez. Et à eux deux, ils font plus de bordel qu'une manifestation d'intégristes prêts à faire flamber de l'homo sur un bûcher. Le label de Chicago met au défi quiconque de trouver mieux que la description de Bim Thomas himself. On ne va pas être plus royaliste que le roi alors allons-y pour noisy as fuck avec de l'African freakbeat et un saupoudrage de Can. On pourrait appeler ça plus simplement une grosse transe voodoo bordélique se répandant, débordant telle la lave dans chaque recoin laissé libre par l'air, le compte y serait aussi. Vous rajoutez un invité pour du flying sax et un autre pour un wall of sound guitar et vous aurez une idée plus précise de la chaleur infernale de Rojo. Le ciel s'embrase. En dehors d'un titre introductif et d'une sortie servant d'interludes d'échauffement et de dépressurisation, les cinq autres pièces invoquent le freak-jazz de manière punk, faut chauffer le rock au bruit blanc grésillant, Obnox montrant à ces petits branleurs de Psychic Paramount ce que signifie lâcher les chevaux, mettre de l'intensité et de l'humanité dans ce grand élan de générosité qui ne cherche jamais à être contrôlé ou adouci.
Et si ça ne vous plait pas, référez-vous à la règle numéro 1 de Obnox : This is an experimental sound collage recorded in the name of punk ! Any complaints are simply not our problem.

SKX (04/02/2013)