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The
Martha's Vineyard Ferries Mass. Grave CD Aricantape 2013 Alors qu'une grosse flemme et le fait qu'on ne peut pas TOUT chroniquer avait fait passer à l'as le premier maxi In The Pond en 2010 sur le très estimable label Sickroom, The Martha's Vineyard Ferries revient avec un album à peine plus long que le maxi. Mais il est aussi compréhensible que cette musique ne déchaîne pas les passions. Rien de tape à lil, de clinquant et luisant sous le soleil du buzz et des canons de la mode papillonnante. The Martha's Vineyard Ferries fait une musique toute simple, directe, presque désuète et ça serait sorti vingt ans plus tôt, on y trouverait rien à redire. Ce sont aussi pour ces mêmes raisons que j'adore cette musique. Et qu'en fait, elle est surtout indémodable et intemporelle. Au départ, la seule chose qui distinguait ce groupe du lot, c'était son pedigree. Bob Weston, bassiste à l'économie de Shellac. Chris Brokaw, guitariste de Come et qui s'est souvenu depuis Codeine qu'il savait aussi taper sur une batterie. Elisha Wiesner, l'inconnu du trio et seul habitant de Martha's Vineyard, île au large du Massachusetts réputée pour être la résidence d'été de la jet set américaine. Un pied de nez donc à tout son joli petit monde quand on sait le peu de glamour de ce groupe commencé comme une blague, un passe-temps sous le soleil de leur île. Sans doute pour ça que cette musique a l'air d'être aussi décontractée de la part d'un groupe où n'existe aucune pression, aucune attente, aucun plan sur la comète dixit Wiesner. Le plaisir jobard entre potes sans aucune prise de tête, ça sent le barbecue après la répète et les bières tranquillement sirotées. De l'indie-rock aussi instinctif que du Sebadoh, évident et limpide comme du Mission of Burma ou Volcano Suns, bon comme du Ventura. Aucun subterfuge à la production et des mélodies qui font toute la différence. Notamment celle de She's a fucking angel (from fucking heaven), tube indie incontournable composé par Brokaw qui, comme tous les tubes, se reconnaît au fait qu'il suffit de l'écouter une seule fois le matin pour l'avoir en tête encore le soir. Et le lendemain. Et le surlendemain. Et tous les titres sont ainsi. Imparables, coulant de source, avec toujours une petite tension interne, un soupçon de menace planante, de Ramon and sage au plus punky Blonde on blood qui n'est pas un medley de Dylan, pour finir par le plus long et introspectif One white swan. Espérons que la blague dure longtemps. SKX (11/11/2013) |