multicult
reptilian

Nouveau single et quatrième sortie discographique pour Multicult. Le trio de Baltimore reste sur une sensation identique au précédent album. C'est à dire qu'il faut plusieurs écoutes pour pleinement apprécier le noise-rock froid et cagneux de Multicult, pour que la glace se brise et que toutes les saveurs rock s'échappent de deux nouveaux titres remarquables. Si l'école du Chicago noise se fait toujours sentir (l'axe Shellac-Tar en gros), Multicult possède une façon unique de tordre le coup aux rythmiques, les déformer, apporter le malaise et un sentiment de funk mutant. Le chant sur Jaws se fait distant, une nouvelle fois en retrait avant de s'énerver et de prendre son envol en même temps que la compo devenant de plus en plus aliénante au fur et à mesure de son avancée dans des contrées noise-rock anguleuses. Les lignes de basse de Rebecca Burchette (définitivement en vacances de Lady Piss qui n'aura finalement pas pisser loin, juste un mini-album) sont encore une fois scotchante et la guitare a un goût de ferraille. Un single qui n'a pas de face B car Luxury est du même niveau que Jaws, voir plus brûlant et vénéneux. Multicult joue serré et, mine de rien, une partition relativement personnelle. Single sur Reptilian, un label qui s'était fait hara-kiri mais qui n'a pas dû enfoncer la lame suffisamment loin et en trois versions : la bleue mouchetée avec des éclaboussures blanches pour briller la nuit, la transparente pour voir la nuit et la banalement noire pour rien y voir. J'ai la noire.

SKX (20/11/2013)